Réaliste sur le recul de la France en Afrique, le rapport que l’ex-ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, s’apprête à remettre au ministre de l’économie Pierre Moscovici propose plusieurs pistes pour raffermir le lien distendu. Sans pou

La profusion de rapports sur les relations franco-africaines – "L’Afrique est notre avenir" des sénateurs Jeanny Lorgeoux et Jean-Marie Bockel, "Les Emergents de l’Afrique anglophone" des députés Noël Mamère et Michel Zumkeller, etc. – devrait s’enrichir, à la veille du Sommet Afrique-France de l’Elysée (6/7 décembre), de la présentation des conclusions de la mission emmenée par Hubert Védrine. Sous le titre "Afrique-France, un partenariat pour l’avenir", le groupe dirigé par l’ex-ministre des affaires étrangères deFrançois Mitterrand, à la demande du ministre de l’économie et des finances Pierre Moscovici, remet la France à sa place au sein d’une Afrique mondialisée. Ce rapport, dont La Lettre du Continent s’est procuré une version quasi finalisée, constate l’effondrement des positions de Paris au sud du Sahara. Au cours des dix dernières années, la France a ainsi dégringolé du premier au cinquième rang concernant les exportations en Afrique sub-saharienne, derrière la Chine, les Etats-Unis, l’Inde et même l’Allemagne. Ses parts de marché sont tombées à 4,7% en 2012, contre 10,1% en 2000. Pire, ce décrochage est plus notable dans son bastion francophone. Les raisons sont multiples. Les auteurs notent la diversification des partenaires mais aussi la politique restrictive des visas, le faible soutien financier des entreprises hexagonales (les banques françaises quittent le continent) ou les difficultés des Français à décrocher des marchés, y compris après des engagements militaires comme au Mali. Paris demeure toutefois un investisseur important en Afrique. 61 409 entreprises y ont exporté des biens ou services l’an dernier, dont 70% de PME-PMI. 

Dix propositions extrêmement générales sont émises à partir de ce diagnostic, comme "accompagner l’intégration régionale" ou "soutenir le financement des infrastructures". Quelques suggestions audacieuses comme l’élargissement de la zone franc aux pays anglophones (Ghana, Sierra Leone, Liberia) sont évoquées. Sept autres propositions concernant précisément la relation franco-africaine sont également abordées : influence au sein des banques multilatérales de développement, renforcement des réseaux en Afrique non francophone…

La même mission ne craint pas non plus d’avancer des recettes ayant provoqué, par le passé, une dégradation de l’image de l’Hexagone en Afrique. C’est le cas de la coopération technique que les auteurs souhaiteraient voir "relancée". Pierre Moscovici devrait s’appuyer largement sur ces conclusions dans le cadre du colloque sur le renouveau des relations économiques franco-africaines organisé par Bercy, le 4 décembre à Paris, en partenariat avec le Medef

La Lettre du Continent.

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