Après quatre ans passés à la tête de la Commission de l’Union africaine, la Sud-africaine Nkosazana Dlamini-Zuma quitte l’UA avec un bilan mitigé. Peu de gens regrettent Madame Zuma.

 
 
 
 
 
Écouter l’audio01:56

Le bilan très controversé de Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la commission de l’UA.

Tous les ingrédients étaient pourtant réunis pour une victoire historique:  première femme à la tête de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma venait aussi d’un pays situé au sud du Sahara, ayant combattu pour sa liberté. Rien ne laissait donc présager un bilan négatif quatre ans plus tard. Mais à Addis Abeba où siège l’organisation panafaricaine, tout comme un peu partout  sur le continent, il est difficile d’entendre des choses positives sur le mandat de Dlamini-Zuma qui avait été propulsée en 2012 au sommet de l’UA après un travail de lobbying intense du gouvernement sud-africain. Son élection avait failli faire exploser l’organisation panafricaine. En effet, sa candidature avait fait voler en éclats la règle tacite selon laquelle le poste de la présidente était réservé aux petits pays francophones pour éviter que les grands pays anglophones ne concentrent trop de pouvoir en leurs mains au sein de l’UA. Les pays francophones auraient bien voulu voir le Gabonais Jean Ping garder son fauteuil pour un second mandat. Une hache de guerre qui n’a jamais été enterrée, en partie parce que Nkosazana Dlamini-Zuma n’a jamais tenté d’arrondir les angles. 

AU Präsidentin Nkosazana Dlamini-Zuma Archiv 16.07.2012 (Simon Maina/AFP/Getty Images)

Dlamini-Zuma s’en va avec un bilan très mitigé

Une grosse déception ?

Pour le politologue camerounais Alphonse Zozime Tamekanta, de l’entreprise Thinking-Afrique, l’arrivée de Madame Zuma à l’Union africaine avait suscité de grands espoirs dans son pays. Mais ces espoirs ont été déçus: "C’est une femme forte qui vient d’un grand pays, l’Afrique du sud, qui a été longtemps considéré comme un pays politiquement et économiquement fort. Donc, les gens attendaient d’elle plus de vision, de management, une grande liberté de ton, une grande capacité pour influer sur les grandes décisions touchant différentes régions du continent. C’est pourquoi son bilan reste incomplet. Les gens pensaient qu’elle avait le meilleur profile pour son travail, une femme d’inititiative à même de mobiliser des ressources externes pour le financement de plusieurs projets. Beaucoup pensaient qu’elle était comme le disent les anglophones  „the right woman at the right place“. Mais à la fin de son mandat on a l’impression que ça n’a pas été ce que l’on pensait."  insiste Alphonse Zozime Tamekanta.

Angela Merkel Dlamini Zuma (Reuters)

Nkosazana Dlamini-Zuma avec Angela Merkel à Berlin

http://www.dw.com/fr/bilan-tr%C3%A8s-controvers%C3%A9-de-dlamini-zuma/a-37235196

Sommet annuel de l’UA

La présidence de Dlamini-Zuma à la tête de l’UA aura certes donné une image positive de la femme africaine mais l’on retiendra surtout que Madame Zuma a sans doute été beacoup plus un instrument politique qu’une reine efficace dans la résolution des crises en Afrique. Le Sommet annuel de l’Union africaine à Addis Abeba, qui doit permettre de désigner le successeur de la présidente de la commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, et de discuter de la réintégration du Maroc dans l’organisation est prévu les 30 et 31 janvier. 
459 Vues

Il n'y a pas encore de commentaire pour cet article
Vous devez vous connectez pour pouvoir ajouter un commentaire