Le nord de la Centrafrique est la cible de mouvements rebelles qui sont à l’origine d’une forte insécurité. Courant juin, un groupe d’hommes armés se réclamant d’Abdoulaye Miskine a fait irruption dans le village de Maïdoukoulou, près de la frontière tchadienne, provoquant la fuite des populations vers le Tchad. 

Maïdoukoulou, un petit village de quelques centaines d’âmes, se trouve au bord d’une piste venant du fleuve qui sert de frontière naturelle entre le Tchad et la Centrafrique. A l’entrée du village, des maisons en tôle inoccupées. Ce sont des logements des travailleurs humanitaires, aujourd’hui repliés à Marcounda, à cent kilomètres plus loin, explique un jeune portant un tee-shirt, aux couleurs de l’opération « désarmement, démobilisation et réinsertion des anciens rebelles centrafricains ».

Au milieu du village, assis à l’ombre d’une case, un groupe de femmes se souvient de ce jour de juin, quand un groupe d’hommes armés a fait irruption dans le village. « C’était un jeudi. Ils sont arrivés par cette route. Leurs armes faisaient peur. On ne pouvait même pas se retourner. On a couru pour traverser le fleuve en direction du Tchad. C’était vraiment terrible. »

Après quelques semaines, du côté du Tchad, certaines familles ont pu rentrer. D’autres ont été transportées dans les camps de réfugiés au Tchad par le HCR, le Haut commissariat aux réfugiés. Mais à Maïdoukoulou, la plupart des habitants n’ont pas pu faire les travaux champêtres. « Nous avons du retard. Nous croyons que, ici ou plus loin, on en arrive à la famine. Comme nous n’avons pas eu le temps de travailler normalement les champs, ça va encore causer d’énormes dégâts sur la population ».

Assis devant leur case, un homme et sa femme fixent le drapeau centrafricain planté au milieu du village. Quand on leur demande ce qu’ils désirent le plus, ils répondent ceci : « Nous voulons un détachement de l’armée ici pour nous protéger. Nous sommes fatigués ! Vraiment fatigués de fuir tout le temps ! »


 

 

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