Trois années après la révélation du scandale de la banque sous-régionale, les premières condamnations commencent à tomber
 
Un peu plus de trois ans après la révélation du scandale qui avait écorné en 2009 l’image de marque de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), les premières condamnations ont commencé à tomber. En effet, l’un des principaux protagonistes des détournements de fonds qui ont éclaboussé le Bureau extérieur de la Banque centrale à Paris a écopé d’une peine de prison à vie. En son audience du 28 septembre dernier, la chambre criminelle du tribunal de grande instance du Mfoundi (Cameroun) a condamné l’ancien délégué du Gouverneur à Paris, Roger Kemadjou, à l’emprisonnement à vie et à décerné un mandat d’arrêt à son encontre.
 
 
© jeuneafrique.com 
Kemadjou Roger, L’ancien délégué du gouverneur de la Banque à Paris
Par ailleurs, tout en ordonnant la confiscation des biens saisis du prévenu, le tribunal «reçoit la BEAC en sa constitution de partie civile et condamne Kemadjou Roger à lui payer la somme de 26 402 153 277f cfa», lit-on dans les extraits du jugement que nous avons pu nous en procurer une copie et qui égrène différentes condamnations pécuniaires pour la réparation du préjudice causé à la Banque centrale de la CÉMAC (communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale). Roger Kemadjou ne s’étant pas présenté à son procès, ce jugement a été rendu par défaut. 

Il faut rappeler qu’entre 2004 et 2008, trente millions d’euros (dix-neuf milliards de francs CFA) au minimum ont été détournés au sein du bureau de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) à Paris. L’image de la Banque centrale, qui était jusqu’à ce scandale réputée sérieuse et prudente, avait pris un méchant coup de griffe, contraignant celle-ci a porté plainte dans les Etats de la CEMAC dont les ressortissants étaient soupçonnés et en France. 
 

En août 2011, l’hebdomadaire Jeune Afrique avait révélé que trois des principaux responsables désignés du scandale ont été discrètement mis en liberté provisoire alors qu’ils étaient incarcérés à Libreville depuis octobre 2009. Il s’agit de Armand Brice Nzamba, ex-comptable au bureau parisien de la Beac, Marion Karin Leflem, son épouse, et Maurice Moutsinga, ancien directeur de la comptabilité et du contrôle budgétaire au siège de Yaoundé. 


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