11 septembre 2019 #Cameroun : Vent de panique chez les barons des sociétés publiques.
La limitation des mandats à la tête des entreprises d’Etat fait vaciller les piliers du régime, dont certains sont en place depuis plus de vingt ans.
Signé le 19 juillet par le président Paul Biya, le décret d’application de la loi de juillet 2017 sur les établissements publics limite les mandats des dirigeants à neuf ans consécutifs. Le décret serait probablement resté lettre morte si Jean-Pierre Kedi, le directeur général de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), n’avait pas immédiatement écrit à son ministre de tutelle pour exiger d’être remplacé, « conformément au décret 2019/322 » (voir notre document)…
L’initiative a fait l’effet d’une bombe dans la haute mais somnolente fonction publique camerounaise, où la majorité des dirigeants ont largement dépassé l’échéance. L’un des barons du régime, le directeur de la Société nationale des hydrocarbures, Adolphe Moudiki, est en place depuis vingt-six ans. Son collègue du Fonds national de l’emploi, Camille Mouté à Bidias, totalise vingt-huit ans de bons et loyaux services, tandis que Yaou Aïssatou dirige la Société nationale d’investissement depuis vingt-six ans !
Le décret n’a fait l’objet d’aucun commentaire dans les colonnes de Cameroon Tribune, le quotidien gouvernemental édité par la Société de presse et d’édition du Cameroun (Sopecam). Et pour cause, la directrice générale de la Sopecam, Marie Claire Nnana occupe ce poste depuis dix-sept ans.
Toutefois, tous ces recordmen de la longévité ne risquent pas plus qu’un affront public, puisque la présidence est la première à donner le mauvais exemple. Ernest Ela Evina, le conseiller agricole de Paul Biya qui a aidé le président à structurer ses exploitations personnelles, a été placé à la tête du Centre national d’études et d’expérimentation du machinisme agricole en 1974, date de la création de cette structure au mandat flou. Quarante-cinq ans plus tard, il est toujours en place…
Toutefois, tous ces recordmen de la longévité ne risquent pas plus qu’un affront public, puisque la présidence est la première à donner le mauvais exemple, certes, mais le mauvais exemple est aussi donné par SEM le Président « fondateur » lui même: en place depuis plus de 37 ans! Vous allez, peut être me dire qu’un « père de nation » est irremplaçable!!!Lol