Lors de la session extraordinaire qui s’est tenue au Tchad, les leaders de la communauté ont pris de nouvelles résolutions

 

N’Djamena a accueilli le 16 février dernier, la session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD). Au cours de cette conférence, les leaders de la communauté ont revisité et adopté, un nouveau Traité, le règlement intérieur, le règlement financier de la Communauté, ainsi que les statuts et règlements du personnel. Les membres de la CEN-SAD ont désigné Ibrahim Sani Abani comme secrétaire général par intérim, en, attendant l’application du nouveau Traité. Il aura la charge procéder au redéploiement du personnel. Les leaders des pays sahélo-sahariens sont inquiets par rapport à la dégradation de la situation sécuritaires qui prévoit actuellement dans la zone. Notamment, des conséquences du Printemps arabe sur les pays de la communauté et l’existence de groupe terroristes qui menace la paix dans ces pays. Ainsi, ils demandent au président en exercice en l’occurrence Idriss Deby Président du Tchad et au secrétaire général par intérim de réactiver les cadres de concertation en matière de gestion des questions de sécurité et de stabilité. Il s’agit alors de remettre à l’ordre du jour les réunions des ministres de la sécurité, de la défense, ainsi que les services de sécurité extérieure qui pour examineront et proposeront aux instances des solutions à la mesure des différentes menaces. Les autorités égyptiennes, sous la houlette du secrétaire général par intérim se sont vues confié l’examen du projet de création d’un Centre communautaire de lutte contre le terrorisme dans leur pays.

Les zones de tensions

Il a également été question lors de cette conférence pour les Chefs d’Etats du Sahel et du Sahara d’examiner la situation qui prévaut dans certains pays membres de la région, à savoir, la Somalie, le Soudan, le Mali, la Libye et la République Centrafricaine. Concernant la Somalie, les chefs d’Etats ont manifesté leur joie pour les progrès accomplis sur la voie de la stabilisation de la situation politique et sociale. Ils ont exhorté la CEN-SAD, l’Union Africaine, les Nations Unies et le reste de la communauté internationale à continuer à apporter l’assistance et le soutien au peuple et aux autorités somaliens pour un retour définitif de la sécurité et de la stabilité. Sur le Soudan, la CEN-SAD a salué les progrès accomplis dans les discussions avec la rébellion du Darfour ayant abouti à la signature à Doha, il y a une semaine, d’un accord entre le gouvernement et le Mouvement pour la justice et l’égalité (MJE), ainsi que l’accord d’Addis-Abeba en septembre 2012 avec le Soudan du Sud.


Comme pour les deux autres pays, la CEN-SAD s’est réjouie des efforts diplomatiques que les pays membres de leur Communauté et de l’ensemble de la communauté internationale ont fournis pour la résolution de la crise malienne. Grace à ces efforts, on a pu adopter des résolutions 2071 et 2085 du Conseil de sécurité des Nations Unies, ayant jeté les bases d’une intervention internationale au Mali. La CEN-SAD a lancé un appel à tous ses Etats membres à continuer à apporter leur appui au processus politique, diplomatique et militaire en cours en vue de parvenir à une stabilisation définitive de la situation au Mali et à la lutte contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière organisée dans tout l’espace sahélo-saharien. Les leaders des pays sahélo-sahariens se sont également félicités du bon déroulement des élections législatives de juillet 2012 en Libye, qui ont conduit à l’installation d’une Assemblée constituante et à la mise en place d’un gouvernement. Ils saluent aussi la signature, sous l’égide la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), de l’accord de cessez-le-feu et de l’accord politique sur la résolution de la crise politico-militaire signés à Libreville, au Gabon, en janvier 2013, par le pouvoir de Bangui et les mouvements armés.

En plus des questions de paix et sécurité, les chefs d’Etats ont évoqués des sujets d’ordre internationaux tels que l’impact des changements climatiques, l’assèchement du Lac Tchad, la crise financière internationale et les relations entre la CEN-SAD et les autres entités, notamment l’Union Africaine, les sept autres communautés économiques régionales du continent, les partenaires multilatérales stratégiques, etc. Mais aussi des sujets d’ordre administratifs. Ainsi, la conférence de la CEN-SAD a demandé à tous ses Etats membres à continuer à payer leurs contributions et arriérés de contributions au budget de la Communauté. C’est Rabat la capitale marocaine qui a été choisi pour accueillir la treizième session ordinaire de la CEN-SAD. La date de tenue sera fixée ultérieurement par le secrétariat général et les autorités du royaume chérifien. La CEN-SAD regroupe à ce jour 28 Etats de la zone du Sahel et du Sahara. La présidence de l’organisation est assurée par le Tchad qui en avait accueilli la dernière session en 2010. 


Par Henrie Lucie Nombi
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