Dans une interview accordée à afriqueinside.com , Nelson Ndjadder, ex-séléka et fondateur des forces révolutionnaires pour la démocratie en Centrafrique affirme que le conseil national de la transition centrafricaine pourrait élire Abdou Karim Neckassoua, ancien ministre du gouvernement de François Bozizé de confession musulmane. Par ailleurs selon ses informations, les forces de l’ex-séléka s’organisent à la frontière camerounaise en réaction au départ de Michel Djotodia exilé au Bénin. 

Afriqueinside.com : Comment réagissez-vous au départ de Michel Djotodia ?

Nelson Ndjadder : Moi et les centrafricains nous avons lutté depuis 10 mois pour le départ et la destitution du CNT, parce tout simplement la mission qui a été confiée à la séléka était de chasser François Bozizé et d’essayer d’organiser dans les délais de 6 mois à 1 an des élections libres et démocratiques. Mais malheureusement, à cause de la mauvaise foi de Michel Djotodia  influencé par Idriss Déby, on nous a écarté nous les chrétiens pour mettre en place un cortège islamique et transformer le pays en un état islamique. C’est pour cela que je me suis retiré de la Séléka.
Je remercie la France , le président François Hollande et le chef de la diplomatie française pour leur pression sur les chefs de la CEEAC.

Afriqueinside.com : Mais le Conseil National de Transition reste en place et doit élire un président, qui à votre avis ?

Nelson Ndjadder : J’ai peur que le président du Tchad Idriss Déby ne fasse pression pour que le CNT nomme un musulman apparemment c’est Karim Neckassoua, un ancien ministre de François Bozizé. Idriss Déby joue un jeu que la communauté internationale et la France ne peuvent pas comprendre.

Afriqueinside.com : Vous portez des intentions cachées au Tchad et vous saluez le rôle de la France qui pourtant apporte  son soutien au président Idriss Déby ?

Nelson Ndjadder : Au début la France voulait laisser Michel Djotodia en poste jusqu’en 2015. Et moi j’ai été le tout premier opposant à taper du poing sur la table pour proposer des élections en 2014. C’est vrai que la France joue un autre jeu.

« Il EST HORS DE QUESTION QUE MICHEL DJOTODIA ECHAPPE A LA JUSTICE »

Afriqueinside.com : Michel Djotodia est-il définitivement hors-jeu ?

Nelson Ndjadder : Michel Djotodia est hors- jeu sauf que la CPI l’attend pour le juger.

Afriqueinside.com : Pensez-vous que l’ex-président de la transition a accepté de partir en échange ne pas avoir à rendre des comptes ?

Nelson Ndjadder : Il est hors de question que M. Djotodia échappe à la justice. Il doit répondre à la CPI. Je vous informe que mon mouvement et moi-même sommes en train de constituer une plainte contre M. Djotodia, François Bozizé et son mouvement la Frocca pour que tous répondent devant la justice internationale.

Nicolas Tiangaye. M. Djotodia et François Bozizé doivent répondre tous les trois devant la justice internationale pour que justice soit rendue aux centrafricains, aux victimes de l’ancienne seleka et des anti-balaka de Bozizé.

« DES COMBATS ENTRE LES MILITAIRES FACA ET LES FORCES DE LA SELEKA A LA FRONTIERE CAMEROUNAISE »

Afriqueinside.com : Que vont devenir les miliciens de la Séleka maintenant que leur ancien chef M. Djotidia a quitté le pouvoir ? Faut-il craindre des réactions ?

Nelson Ndjadder : A l’annonce de la démission de M. Djotodia, vendredi soir il y a eu des tirs entre les forces françaises et les troupes de la séléka. Ces derniers ont peur des représailles. D’après mes renseignements en provenance de Bangui, L’un de leur chef , Nourredine Adam, ancien ministre de l’intérieur de la transition a pris la fuite jeudi soir. Et je peux vous affirmer qu’il y a eu des combats entre les militaires FACA stationnés à la frontière camerounaises et les forces de la séléka.

Afriqueinside.com : Est-ce que le départ de Michel Djotodia et Nicolas Tiangaye va changer les choses et améliorer la situation en RCA ?

Nelson Ndjadder : Madame vous savez qu’il y a un adage qui dit la voix du peuple c’est la voix du dieu. C’est le peuple qui a demandé la destitution de M. Djotodia et N. Tiangaye. Maintenant comme la voix du peuple a été entendue, nous allons être vigilants et pas nous imposer un président qui ne représentera pas la voix du peuple. Nous refusons la pression de Mr Idriss Déby. Vous savez, à Bangui, il y a la joie. Le peuple centrafricain acclame le départ de Michel Djotodia.


Propos recueillis par Samantha Ramsamy


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