Selon une note confidentielle interne des Nations unies dont La Lettre du Continent a eu connaissance, c’est à 19h45 précises dimanche 24 mars que l’Eurocopter AS 350 Ecureuil de la présidence centrafricaine transportant François Bozizé s’est posé sur l’héliport de Batouri, chef-lieu du département du Kadey, dans l’Est du Cameroun. Une heure auparavant, l’appareil avait quitté la cour du palais de la Renaissance, à Bangui, où il était stationné en permanence depuis plusieurs mois, pour aller se poser dans cette petite ville camerounaise située à 110 kilomètres de la frontière centrafricaine. A son bord, outre le pilote et le chef d’Etat renversé, se trouvaient deux gardes du corps en short et non armés, et l’un des neveux de François Bozizé, qui passe pour être son "chef percepteur et caissier" privé. 

Accueilli par des gendarmes camerounais, le groupe a débarqué de l’appareil cinq énormes valises, avant d’être conduit au domicile du préfet, où il a été rejoint par le gouverneur de région. Sur instruction du président camerounais Paul Biya, François Bozizé et ses compagnons de voyage ont été conduits vers la capitale provinciale, Bertoua, où ils attendaient toujours, ce 26 mars, de connaître leur sort. Ils pourraient partir vers une autre destination qui pourrait être l’Afrique du Sud ou le Bénin, un pays où François Bozizé a longtemps vécu en exil. A moins que ce dernier n’obtienne l’asile politique au Cameroun. Aussitôt informé de la présence de l’ex-chef d’Etat et de ses proches sur le sol camerounais, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a demandé à ce que le groupe ne soit pas renvoyé en Centrafrique. 
 

Plusieurs officiers et soldats proches de François Bozizé se trouveraient actuellement le long de la frontière avec le Cameroun, mais les autorités de ce pays ont décidé de ne laisser passer que les civils non armés. Le HCR a dépêché deux missions à cette même frontière. Quant aux membres de l’ex-famille présidentielle centrafricaine, ils sont pour la plupart réfugiés au Congo-K, après avoir quitté Bangui dans la précipitation et ce, bien avant François Bozizé. C’est le cas de ses enfants (Socrate, Kevin, Franklin,Teddy, Giscard et Jean-Francis, l’ancien ministre de la défense), ainsi que d’une amie très proche du président déchu, Renée Madeleine Sambo Bafatoro, tous présents en Centrafrique lors de la fulgurante avancée de la rébellion de la Séléka. 

La Lettre du Continent

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