L’Iran, par l’intermédiaire du Soudan, mène, en Afrique centrale, une politique inquiétante. Afin, sans aucun doute, d’alimenter ses centrifugeuses nucléaires. Les services occidentaux et africains sont parfaitement au courant de ce qui ressemble à une main basse de la République islamique sur les ressources minières de l’Afrique centrale.  Ces menaces sont aujourd’hui en phase active. Or, les Africains, jusqu’à maintenant, pratiquaient un islam apaisé. La coexistence de plusieurs religions présentait un visage de paix et d’harmonie. Aujourd’hui, les islamistes, apôtres de l’obscurantisme, ont entrepris de faire basculer l’Afrique dans les abysses. Ainsi a-t-on vu surgir partout en Afrique des tentatives de déstabilisation des Républiques laïques et démocratiques. Au Nigeria, c’est l’organisation islamiste Boko-Haram, qui pourchasse les chrétiens et se livre à des assassinats massifs pour terroriser les populations.         


Au Mali, c’est AQMI (Al-Qaeda au Maghreb Islamique) qui a tenté de créer un émirat au nord du territoire malien. Le Tchad, le Cameroun, le Gabon et la République Centrafricaine, le Congo Brazzaville sont, eux aussi, menacés. A Port-Soudan, des bunkers sont construits ou en cours de construction. Ils sont destinés au stockage des armes qui équiperont les djihadistes mercenaires, au service de l’islam sur le continent noir. L’axe irano-soudanais ainsi constitué s’est donné pour mission de réprimer et d’anéantir les forces d’oppositions démocratiques et laïques de ces pays, de provoquer des insurrections ethno-tribales pour saper la cohésion des ces nations. C’est une sorte de croisade arabe, dont le but est de mettre la main sur les immenses richesses minières, forestières et humaines de l’Afrique noire.         


Car, on l’a dit, l’Iran a un besoin crucial de l’uranium africain pour poursuivre son programme nucléaire. Il lui est vital de contrôler certains pays africains faibles, mais dont le sous-sol est particulièrement riche en minerais. Ils deviendront, in fine, les portes d’entrées qui permettront le contrôle des matières premières du continent noir. Ce plan de domination passe aussi par la conquête des cœurs à travers des O.N.G. caritatives islamistes. Des populations abandonnées par leurs dirigeants affameurs sont, comme tous ceux qui ont faim, tentées d’écouter les prêcheurs islamisés, dans les mosquées des quartiers misérables qui échappent à tout contrôle.         


La déstabilisation de ces pays se poursuit par le financement et l’armement de groupes islamistes fanatiques, adeptes de la charia, auxquels on a donné la mission de terroriser les populations. De déstructurer la cohésion sociale et territoriale, pour favoriser l’islamisation forcée des terres africaines. C’est la tactique du morcèlement et de la tribalisassions du territoire. Ainsi, on casse l’unité de la nation. Morcelé et en proie à tous les antagonismes, le territoire se convertira plus facilement à un islam obscurantiste. Mais la République Centrafricaine n’est ni l’Irak, ni l’Afghanistan, ni la Tunisie, ni l’Egypte. C’est un pays à majorité animiste, protestante et catholique. L’islamisme aura beaucoup de mal à gagner les cœurs et les esprits. Les Fous de Dieu ne pourront pas s’appuyer sur une population qui leur serait acquise. Ils auront les pires difficultés à asseoir leur conquête des esprits. Ceux qui ont la velléité d’islamiser le Centrafrique finiront sans doute dans l’Oubangui, où ils devront affronter des crocodiles affamés…

 

 LES PARRAINS DE BANGUI

 

Il ne faut plus atermoyer. Il faut agir, et vite ! La Séléka, ce mamba noir à plusieurs têtes, est déjà dans la maison Centrafrique. Cette intrusion maléfique a débuté il y a longtemps avec Ange-Félix Patassé ; elle s’est poursuivie avec François Bozizé et Michel Djotodia. Toutes ces prises de pouvoir par la force se sont toujours mises en branle à partir du Tchad et avec son concours.  Le Président Idriss Deby,  menacé par ses propres rebelles, craint que le Centrafrique ne devienne une base arrière pour ceux qui menacent son pouvoir. C’est pourquoi il est impératif pour lui de mettre en place à Bangui des hommes qu’il contrôle. Les autres pays de l’Afrique Centrale sont inquiets, mais s’abstiennent de s’exprimer ouvertement. Quant à la France, qui tient la réalité du pouvoir en Afrique Centrale, qui, depuis l’indépendance de la R.C.A., fait et défait les dirigeants centrafricains, qui assure les fins de mois des fonctionnaires d’un état déliquescent, il est grand temps qu’elle clarifie son rôle. Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, s’est rendu récemment à Bangui. Il s’est contenté de lancer un ultimatum aux Centrafricains : «nous acceptons de vous aider à chasser les mercenaires qui occupent votre territoire. Mais nous exigeons des élections libres dans deux ans… »          


Deux ans, c’est long. Trop long.         


Pour un pays  aux institutions devenues obsolètes, c’est maintenant qu’il faut agir.  Engager une action militaire forte. Sécuriser les frontières du pays. Il faut que les forces spéciales françaises aident les troupes d’Afrique Centrale et les casques bleus à déloger des régions frontalières les mercenaires ougandais, soudanais et tchadiens. La France doit agir comme elle l’a fait au Mali, sans condition. Les islamistes cherchent des états faibles en Afrique, afin d’y  installer des émirats. C’est une menace pour tous ceux qui se réclament de la démocratie et de la laïcité. Espérons que les Etats-Unis et les autres nations qui partagent ces valeurs ne resteront pas indifférents aux souffrances de ces damnés de la terre que sont devenus les Centrafricains. On vient d’apprendre qu’une réunion stratégique sur le Centrafrique s’est tenue…au Tchad. Chez Idriss Deby, que les Centrafricains tiennent en partie pour responsable du délitement de leur nation ! Convoquée par la France, elle a eu lieu le 21 octobre 2013 en présence du Chef d’État-major de l’armée française. Etant donné l’état de délabrement où se trouve aujourd’hui la R.C.A., cette initiative française est la bienvenue. Mais tenir cette réunion au Tchad est rien moins qu’une faute politique ! Les Centrafricains la ressentent comme du mépris. D’autant qu’on ne signale la présence d’aucun responsable centrafricain. On est en droit de se demander si la France n’a pas opté pour la mise sous tutelle de la R.C.A. par le Tchad. Ndjamena serait-elle devenue la capitale de la République Centrafricaine ? C’est, bien évidemment, soit à Bangui, soit à Addis-Abeba, siège de l’Union Africaine, que la réunion aurait dû se tenir. 

        AFRIQUE DU SUD : PUISSANCE MILITAIRE DE LA SOUS-REGION 

Les Sud-Africains ont vécu leur intervention en Centrafrique comme une humiliation. Ils ont perdu une trentaine de soldats lors de  la prise de Bangui par la Séléka. Pour eux, c’est Idriss Deby qui est le responsable de ces pertes. Depuis, ils ne pensent qu’à prendre leur revanche en devenant la puissance qui contrôlerait toute la sous-région. Récemment, le président français, François Hollande, a effectué un voyage officiel en Afrique du Sud. Que s’est-il dit, entre lui et Jacob Zuma, le président sud-africain, à propos du Centrafrique? La France  a demandé au Conseil de Sécurité de l’O.N.U. de se préoccuper de la situation du pays. Très bien !  Mais encore faudrait-il qu’une stratégie claire soit définie.  Le plus urgent serait de: désarmer les factions de la Séléka et assurer la sécurité du territoire, dissoudre le C.N.T. (Conseil National de la Transition) qui ne représente pas le peuple centrafricain et qui, emporté dans le tourbillon du chaos, a failli; organiser sans tarder une conférence nationale autour de nouvelles compétences.  Monseigneur NZAPALAINGA pourrait en  être le pivot. Tout le monde en Centrafrique a salué son courage. Il a été le premier à dénoncer les turpitudes meurtrières de la Séléka. Depuis, il parcourt le pays en compagnie de l’imam de la grande mosquée de Bangui, pour tenter de réconcilier les Centrafricains. Associer la diaspora centrafricaine et toute la société civile à la recherche de solutions pour la renaissance de la R.C.A. Ainsi, les Centrafricains ne pourront plus penser que ce sont des étrangers qui décident du sort de leur pays. 


Le gouvernement de transition de Michel Djotodia  ne maîtrise pas la situation chaotique du pays. Plus grave, à la vitesse où vont les choses, Michel Djotodia lui-même est physiquement menacé. Les factions séditieuses de la Séléka, qui sèment la terreur dans le pays, feront tout pour l’éliminer, car ils l’accusent de les avoir trompés. Bis repetita... On se croirait revenu au temps de Bozizé. En Centrafrique, il faut agir. Vite. Sinon, ce sera la Somalie et le Kivu réunis. Les flammes du cataclysme ont déjà embrasé la savane centrafricaine. Les hommes et les femmes humanistes et de bonne volonté doivent s’unir d’urgence pour arrêter la descente aux enfers de la République Centrafricaine.

 

A.    DE KITIKI  

 

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