Le rappel à N’Djamena des forces spéciales tchadiennes dédiées à la protection du président centrafricain, François Bozizé, traduit l’exaspération d’Idriss Déby envers son voisin du Sud, devenu un vrai boulet. Explication.

 

La décision d’Idriss Déby de rapatrier au Tchad quelque 90 soldats de sa garde personnelle chargés d’assurer la sécurité de François Bozizé, depuis son accession au pouvoir à Bangui le 15 mars 2003, en dit long sur l’état de la relation entre les deux pays. L’une des raisons relève de la multiplication d’incidents – dont certains suivis de morts d’hommes – impliquant ces soldats, mais les principales motivations reflètent surtout l’exaspération du président tchadien à l’égard de son homologue centrafricain, jugé incapable de sécuriser son pays. La gestion du "cas" Baba Ladé en est une illustration. Le chef rebelle tchadien et patron du Front populaire pour le redressement (FPR) a fait de la Centrafrique la base de repli de son mouvement, contraignant les forces tchadiennes gouvernementales à opérer des incursions régulières dans ce pays.

 

Idriss Déby entend également démontrer qu’il n’est pas un soutien inconditionnel de François Bozizé, ce qu’il a rappelé aux ténors de l’opposition centrafricaine lors de sa visite à Bangui en mai. En outre, le président tchadien, lui-même confronté à une fragilisation de son régime, se plaignait régulièrement du coût de la formation de plusieurs centaines de soldats centrafricains au centre de Moussoro. Des initiatives dépourvues, à ses yeux, d’effets tangibles sur la situation sécuritaire en Centrafrique. La principale préoccupation du président tchadien sur la relation bilatérale semble désormais se concentrer sur la sécurisation de la frontière.

 
 
La lettre du Continent.
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