Bien qu’absent à son investiture le 23 janvier, Denis Sassou Nguesso a contrôlé de bout en bout la désignation de Catherine Samba-Panza comme présidente en Centrafrique. Avec la caution de Paris et de Washington.


Les conditions dans lesquelles Catherine Samba-Panza a succédé à Michel Djotodia, le 20 janvier à N’Djamena, pour gérer la transition centrafricaine, découlent de l’intense lobbying mené par le Congo-B ces dernières semaines. Appuyé par ses généraux présents à Bangui, à savoir son représentant spécial Noël Léonard Essongo et le commandant de la MiscaJean-Pierre Michel MokokoDenis Sassou Nguesso a soutenu cette candidature issue de la société civile avec l’aval de la France et des Etats-Unis. Le président congolais a profité de sa présence à Paris mi-janvier, pour des raisons personnelles, pour s’entretenir de cette question lors d’une rencontre improvisée avec François Hollande, le 18 janvier à l’Elysée. L’ambassadeur du Congo-B en France, Henri Lopes, ainsi que le patron des services secrets et neveu du président congolais, Jean-Dominique Okemba, assistaient à la rencontre. La veille, dans sa suite du Bristol, Sassou avait reçu le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius (LC nº674), puis Jean-Yves Le Drian (défense) pour évoquer le même sujet. A Bangui, le nom de la nouvelle présidente a par ailleurs été discrètement appuyé par l’ambassadeur de France, Charles Malinas

De fait, la victoire de Catherine Samba-Panza au second tour par 75 voix contre 54 pour Désiré Kolingba, parrainé par Idriss Deby, souligne l’ascendant pris par le Congo-B sur le Tchad. Toutefois, les 17 critères d’éligibilité arrêtés par le Conseil national de transition (CNT) ont largement servi la maire de Bangui, au détriment des autres successeurs potentiels de Michel Djotodia tels que Josué Binoua ou Karim Meckassoua, tous deux anciens ministres de François Bozizé.

 

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