D’après la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), une délégation de la coalition rebelle du Séléka, qui a pris les armes le 10 décembre en Centrafrique, se rendra le dimanche 6 janvier à Libreville pour négocier. La date du début des négociations n’a cependant pas encore été fixée.

 

« Le secrétaire adjoint de la CEEAC (le général Guy-Pierre Garcia) a un contact ferme avec les rebelles. Leur chef Michel Djotodia a pris la décision. Ils partiront le 6 pour Libreville. Ils sont au nombre de dix », a déclaré une source de la CEEAC, soulignant que le porte-parole du Séléka Eric Massi et son président Michel Djotodia seraient présents.

François Nelson Ndjadder, coordonnateur et délégué en Europe de la Convention patriotique pour le salut du kodro (CPSK), une des composantes du mouvement Séléka, sera également présent, selon la même source.

La date du début des négociations n’a elle pas encore été fixée.

D’après un membre du Séléka, les deux émissaires de la rébellion réclameront à nouveau le départ du président François Bozizé. En cas de refus, ils affirment qu’ils poursuivront les opérations militaires contre les Forces armées centrafricaines (FACA). Selon lui, le nombre exact d’émissaires de la délégation n’a pas encore été déterminé, mais des représentants de chaque faction du Séléka devraient être présents. 

Discours confus

Coalition hétéroclite, le Séléka peine, ces derniers jours, à parler d’une seule et même voix. Il rassemble plusieurs groupes rebelles – la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) et la Convention patriotique du salut du kodro (CPSK).

Signe de cette confusion, Eric Massi, porte-parole de la rébellion centrafricaine à Paris, a déclaré vendredi à l’AFP ne pas être « au courant » de négociations imminentes à Libreville, en affirmant ne pas encore avoir été contacté par la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC). « Je ne suis pas au courant. Je l’apprends par l’AFP, c’est incroyable », a-t-il réagi à l’annonce de l’arrivée d’une délégation du Séléka à Libreville. « J’ai eu Michel (Djotodia) ce matin même au téléphone, il ne m’a pas parlé de ça », a-t-il poursuivi, ajoutant que le chef des rebelles lui avait confié « recevoir des pressions de la communauté internationale ».

Gouvernement d’union nationale

Le Séléka a stoppé l’offensive qu’il avait lancée le 10 décembre dans l’attente des négociations, le gros de ses troupes étant toujours positionné à Sibut, à 160 km de Bangui. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait adopter vendredi une déclaration, proposée par la France, pour soutenir ces négociations, ont indiqué des diplomates.

Les rebelles, qui ont pris les armes pour réclamer le respect de plusieurs accords de paix signés entre le gouvernement et des rébellions et se sont facilement emparés de plusieurs villes du Nord et du centre, demandent le départ du président centrafricain François Bozizé. Ce dernier s’est déclaré prêt à un dialogue sans condition en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Des représentants du Séléka et de l’opposition ont accepté mercredi d’y assister.

Selon une source diplomatique, Paris estime que les négociations devraient être le plus ouvertes possible et réunir le gouvernement centrafricain, les oppositions armées ainsi que l’opposition légale démocratique, notamment Martin Ziguélé et Jean-Jacques Demafouth, tous deux candidats malheureux à la dernière élection présidentielle de janvier 2011.

(Avec AFP)

Jeuneafrique.com 

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