La journaliste Camille Lepage accompagnait un groupe de miliciens anti-balakas lorsqu’elle a été prise dans une embuscade, mi-mai, au nord-ouest de la Centrafrique. Ce déplacement a été facilité et rendu possible par la proximité que la jeune photoreporter de 26 ans a établie, au fil des semaines, avec l’un de ces miliciens, Rochael Mokom, rencontré lors d’un précédent séjour. 

Camille Lepage évoquait d’ailleurs l’existence de cet ami dans un message posté, quelques jours avant sa disparition, sur son compte du siteInstagram. Surnommé "Colonel Roch", Rochael Mokom a trouvé la mort au cours de la même attaque. Son corps se trouvait à l’arrière du pick-up stoppé par la force Sangaris, à proximité de la commune de Gallo, aux côtés des dépouilles de la journaliste et de trois autres miliciens.
 

Fils d’un ancien sous-préfet de Gamboula, ville frontalière du Cameroun, Rochael Mokom s’affichait depuis le début de la crise centrafricaine comme un partisan du "coordonnateur national" autoproclamé des anti-balakas,Edouard Patrice Ngaissona. Avant sa disparition, il était réputé pour commettre des exactions dans cette zone diamantifère de l’Ouest du pays, zone que la photographe française sillonnait en sa compagnie, et à moto, depuis plusieurs jours. Plusieurs éléments Séléka ainsi que des éleveurs peuhls armés écument cette région qui s’étend jusqu’aux confins du Cameroun. L’hypothèse d’un règlement de comptes entre les camps adverses, sans que Camille Lepage n’ait été directement visée, reste à ce jour la plus plausible.

La Lettre du Continent. 

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