Les Nations unies ont peu apprécié l’accord de cessez-le-feu intervenu entre ex-milices Séléka et anti-Balaka le 22 janvier à Nairobi, sous l’égide de l’ancien président de l’Assemblée nationale kenyane, Kenneth Otiato Marende


Dans une lettre adressée le 8 février à la présidence congolaise Abdoulaye Batilly, le représentant spécial de Ban Ki-moon au sein de la médiation internationale sur la Centrafrique, demande à Denis Sassou Nguesso d’intervenir pour mettre un terme à cette initiative. Selon lui, celle-ci est susceptible de "saper le processus de paix" entrepris depuis la nomination de Catherine Samba-Panza à la tête de la Centrafrique, début 2014. 

L’ancien ministre sénégalais pointe également les "inquiétudes" de la communauté internationale sur ce qu’il qualifie de "violation" de différentes résolutions du Conseil de sécurité par les signataires du cessez-le-feu, lesquels ne sont pas reconnus par la transition centrafricaine. 

Cette mise en garde intervient alors que Denis Sassou Nguesso, médiateur dans la crise centrafricaine, ne lève pas les ambiguïtés quant à son rôle dans les pourparlers de Nairobi. Bien qu’il leur ait signifié officiellement leur absence de légitimité, l’homme fort de Brazzaville se trouve être, en coulisses, l’interlocuteur direct des partisans de Michel Djotodia et de François Bozizé, comme en atteste un courrier que lui a adressé Kenneth Marende le 23 janvier. Dans cette lettre, les deux ex-milices demandent notamment la formation d’un nouveau gouvernement d’union nationale, ainsi que la mise en place à Bangui d’une nouvelle transition sans Catherine Samba-Panza. 

Des exigences naturellement rejetées par cette dernière, mais qui pourraient l’emporter dans l’hypothèse où la présidente centrafricaine par intérim échouerait à organiser la prochaine élection dans les délais impartis par la transition.

Initialement arrêtée à début 2015, la date du scrutin présidentiel a déjà été repoussée à août-septembre. Or Denis Sassou Nguesso, dont les rapports avec Catherine Samba-Panza sont exécrables, n’est plus disposé à accorder de report supplémentaire.

 

La Lettre du Continent

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