Le mois béni de Ramadan est non seulement l’une des meilleures et des plus belles écoles de la vie, mais véritablement un Trésor inestimable d’opportunités individuelles, familiales et communautaires, en se rapprochant davantage dans la recherche de l’agrément divin par le cœur, l’esprit, la pratique et le culte. L’observance de ce mois béni doit nous permettre de tendre, Incha Allah, vers la piété (la Tâqwa), qui constitue l’objectif ultime du jeûne. Comme l’atteste le Qur’àn dans la sourate 2 : « O les croyants! On vous a prescrit le jeûne comme il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés, peut-être atteindrez-vous la crainte révérencielle de Dieu. »

 

Exerçons le mois béni de Ramadan dans ses 3 dimensions à savoir: 1) le jeûne du corps (abstinence de manger, de boire et d’avoir de rapport intime), 2) le jeûne des organes (yeux, oreilles, langue, mains, pieds…) et 3) le jeûne du cœur c’est-à-dire travailler profondément sa spiritualité. Le prophète de l’Islam disait : il y a parmi les croyants qui n’ont de leur jeûne qu’abstinence de manger, de boire…évidemment, c’est une façon de dire que cela n’en vaut pas la peine. Le vrai jeûne, c’est celui des sens, des organes et du cœur. C’est encore plus exigeant, mais bien sûr plus exaltant, plus rassurant et plus stimulant.

 

Dans cette dynamique spirituelle, n’oublions jamais, surtout pendant cette période exceptionnelle, le caractère combien important de la demande de pardon dans la relation entre le musulman et son Seigneur. Par le péché, l’être humain s’éloigne de Dieu, et par le repentir, il se détourne du péché et revient dans le chemin tracé par Dieu. Par conséquent, le repentir, la demande de pardon est un moyen de se purifier et de revenir à son état de pureté originelle (la fitra).

 

Le Prophète de l’Islam bien qu’il soit le meilleur des hommes et que Dieu lui ait pardonné tous ses péchés-demandait pardon et se repentait plus de 70 fois par jour. Le Prophète a également affirmé que: «Celui qui s’attache à l’istighfar régulièrement, Allah lui accorde une subsistance d’une voie à partir de laquelle il ne s’attendait pas et IL le délivre de son tourment.

 

»مَنْ لَزِمَ الاستِغفَارَ رَزَقَهُ اللهُ مِنْ حيثُ لا يَحتَسِبُ وفَرَّجَ   كَربَهُ  «

 

Multiplions donc la demande de pardon, car ses mérites sont multiples, et ses bénédictions sont abondantes. Allah a élevé son rang et l’a citée 18 fois en s’adressant aux musulmans sous forme impérative et 16 fois sous forme surérogatoire, et cela montre bien son degré élevé et l’amour d’Allah pour le serviteur qui la pratique. Il faut savoir que la porte du repentir est constamment ouverte et ne se fermera que lorsque le soleil se lèvera à l’ouest, moment qui marquera la fin du monde. Il faut donc hâter son repentir avant que la mort ne s’annonce.

 

Sachez également que pendant le mois de Ramadan, toute action obligatoire (Fard) est primée à un multiplicateur de 70 et toute action surérogatoire (nawafils, lecture du Qur’an, aide aux nécessiteux, zikr…) est élevée à une grande Récompense. En d’autre termes, il n y a pas d’échelle de surérogation qui appliquerait un coefficient mineur, c’est juste incroyable cette chance que nous offre le Ramadan qui, au passage ne doit en aucune manière être un prétexte pour une baisse de productivité au travail, car le travail est aussi dans la palette des obligations qui incombent à la personne. Il faut savoir se reposer et dormir une partie de la nuit pour récupérer et se préparer le lendemain. Ne nous laissons pas colonisés par la consommation outrancière et gardons à l’esprit le modèle de la pondération et du juste milieu prôné par le Prophète de l’Islam.

 

Le prophète de l’Islam (Qu’Allah l’élève davantage en grade et préserve sa communauté de ce que le messager craint pour elle) disait que : « Si les serviteurs d’Allah savaient quelle est la valeur du Ramadan, ils souhaiteraient que l’année toute entière soit Ramadan. »

 

Par ailleurs, la société n’étant que le reflet de la qualité des individus qui la composent, l’effort sur soi et la réforme de l’individu offrent certainement la possibilité de renouer avec le bien et d’améliorer le vivre-ensemble. C’est pourquoi l’effort sur soi (Jihâd an-nafs) trouve toute sa place dans la vie quotidienne de chaque croyant. Il s’agit bien évidemment de l’effort que le musulman doit faire sur lui-même en luttant contre sa propre violence, sa colère, son égoïsme… pour être digne de son humanité et de l’agrément de Dieu.


L’exemple que le prophète Muhammad a donné quand il questionna ses compagnons concernant le combat à mener contre sa propre violence est édifiant: « Qui est le plus fort parmi vous ? Un homme lui répondit: « C’est lui qui renverse son ennemi. » Le Prophète le corrigea en affirmant « 
Non, l’homme le plus fort parmi vous est celui qui maîtrise sa colère ». De ce fait, la maîtrise de la colère suppose un travail personnel exigeant et le premier champ de l’expérimentation spirituelle n’est autre que notre propre cœur. Le Prophète disait que: « Dieu ne considère pas vos apparences mais vos cœurs et vos œuvres. »

 

L’enjeu donc est de taille – à savoir cultiver le sens de l’effort et de l’élévation de nos œuvres vers la recherche de l’agrément d’Allah en étant dans la meilleure des postures, le tout dans le cheminement de la Sunna du Prophète ! Il importe de faire des valeurs, vertus et principes du mois de Ramadan un modèle de savoir-vivre, de savoir-être et un mode de vie continuel, non pas uniquement limité à la seule période de Ramadan. En somme, œuvrer pour le meilleur, et faire preuve du meilleur caractère. C’est cela l’essence même de l’Islam.

 

Par Talha Mahamat Allim

Genève, Suisse.

 

Fi Amanillah

 

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