Coordination Internationale des Forces Vives Tchadiennes en Exil (Pôle d’Afrique), attire l’attention des organisations humanitaires en général, de l’opinion publique nationale et internationale sur la détérioration inquiétante de la situation des droits de l’homme au Tchad.
 
En effet, depuis l’intervention des troupes tchadiennes au Mali, tous les regards sont rivés vers le rôle que jouent celles-ci, dans la lutte contre le terrorisme au Sahel au mépris du sort des populations tchadiennes soumises à des rudes épreuves d’une inadmissible et terrible tyrannie sans égale en Afrique.
 
La coordination Internationale des Forces Vives Tchadiennes en Exil (Pôle d’Afrique), porte à la connaissance de la communauté internationale l’épineuse question de violations massives des droits humains qui se commettent dans le pays sous silence quasi-unanime de l’opinion publique totalement insouciante.
 
Grâce à nos relais locaux au Tchad, nous avons été saisis de nombreuses arrestations arbitraires et détentions illégales des citoyens tchadiens. Par ailleurs, des opposants tchadiens au régime d’Idriss Deby, sont arrêtés et extradés vers le Tchad avec la complicité des pays limitrophes.
Nous interpellons les autorités tchadiennes sur ces cas différents cas ci-après :

–  Le 22 mars dernier, M.Jean Laokolé, écrivain et humanitaire tchadien, a été kidnappé  par les agents des services de renseignements enturbannés sur la base d’une dénonciation fallacieuse. Il reste gardé au secret dans une  caserne réputée triste  de l’armée tchadienne appelée Amsinéné. On lui reproche d’être auteur des articles dénonciateurs à l’encontre du ministre Jean Bernard Padaré.

–  Le 24 mars 2013, 17 personnes originaires du canton Assala, ont été arbitrairement arrêtées dans la région du Salamat sur ordre de Mahamat Zène Ali Fadel, ministre de l’intérieur. Leur tort : elles sont accusées de réclamer un canton dans ladite localité de Salamat.

 
–  Le 16 avril 2013, M.Ismail Idriss, ancien ministre et opposant au régime tchadien, a été interpellé à Bangui (RCA) par les responsables de l’Agence Nationale pour la Sécurité (ANS), puissante police politique du pouvoir d’Idriss Deby qui opère à l’intérieur et à l’extérieur pour traquer les membres de l’opposition tchadienne en exil. Détenu discrètement à Bangui, M.Ismail Idriss a été livré  ce samedi 20 avril 2013 au régime tchadien par les nouvelles autorités centrafricaines. Sa vie est désormais en danger.
 
–  Le 19 avril 2013, plusieurs ressortissants tchadiens vivants au Congo Brazzaville, ont été interpellés dans leurs domiciles à Oyo, région natale du Président Sassou Nguesso. Ils risquent d’être extradés vers le Tchad à la demande des autorités tchadiennes.
 
–  Depuis le 20 août 2011, M.Djibrine Assali, ancien secrétaire général, de l’Union des Syndicats du Tchad (UST), est toujours en détention arbitraire au Soudan. Tous les efforts déployés par sa famille pour le localisé,  ont été infructueux. Des lourds soupçons pèsent sur son extradition vers le Tchad avec la complicité des autorités soudanaises.

–  En avril 2011, le colonel Adoum Hassaballah, Président de l’Union des Forces pour le Changement Démocratique (UFCD) et 1er Vice-président de l’Union des Forces de la Résistance (UFR), il a été arrêté à Adis Abeba en Ethiopie. Depuis lors, il n’a pas réapparu.

 
–  Le 03 février 2008, le Pr Ibni Oumar Mahamat Saleh, leader du Parti pour les Libertés et le Développement (PLD), opposant pacifique au régime tchadien, a été enlevé  chez lui devant sa famille par la garde prétorienne d’Idriss Deby. Il a été  torturé puis tué par les forces tchadiennes. Malgré un mouvement de mobilisation et de protestation internationale, Idriss Deby s’obstine de répondre aux nombreuses préoccupations des organisations de défense des droits de l’homme au niveau national et international.

Tous ces faits mentionnés se passent dans une indifférence générale, comme si les Tchadiens ne méritent pas la moindre attention de la part des institutions sous-régionales et internationales en charge du respect des droits de l’homme. Autant, la lutte contre le terrorisme dans le sahel, est une source d’inquiétude pour la communauté internationale, autant la situation des violations massives et récurrentes des droits de l’homme au Tchad sous d’Idriss Deby, doit interpeller la conscience internationale.

Face à cette dégradation spectaculaire des droits humains au Tchad, nous :

 
Nous dénonçons et condamnons avec la dernière détermination ces arrestations individuelles et collectives des tchadiens qui croupissent dans les prisons insalubres au Tchad,

Nous protestons contre  l’extradition vers le Tchad de l’opposant Ismaïl Idriss livré par le régime de Michel Djotodia,

 

Nous exigeons la libération immédiate et sans délai de toutes les personnes incarcérées arbitrairement au Tchad et à l’étranger,

Nous rejetons la politique compromettante et cynique des autorités françaises avec le régime tchadien,
Nous demandons à la communauté africaine et internationale de cesser de cautionner les dérives autocratiques et tyranniques d’Idriss Deby au Tchad,
Nous appelons le peuple tchadien à prendre en main sa responsabilité et son destin, pour se libérer de cette tyrannie inadmissible du  régime d’Idriss Deby qui n’épargne personne au Tchad.
 
                                                                        Fait à Dakar, le 21 avril 2013
                                                     Les Forces Vives Tchadiennes en Exil (Pôle d’Afrique)


 

 

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