Au moment ou dans toutes les parties du monde, toutes les sous régions du globe construisent leurs unités à travers des grands ensembles afin d’avoir des réelles chances de faire face à la mondialisation, nous assistons à un spectacle inverse en Afrique qui a vu le Soudan se diviser en deux Etats brisant désormais le sacro-saint principe de l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Les velléités du même  genre qui étaient en veille refont surface et menacent l’unité de certains pays africains comme le Mali. Ils doivent être combattus par tous à travers toute l’Afrique et par un dialogue constructif sous l’égide des institutions africaines et internationales. C’est pourquoi le combat de tous les fils du continent doit être de préserver l’unité des Etats hérités de la colonisation. C’est sur cette base que doit se bâtir l’unité du continent chère à Lumumba et  Kwamé Kruma. Comme récemment au Mali où elle a favorisé le dialogue entre ses fils à travers Burkina Faso, la communauté internationale devrait s’engager plus fortement  pour éviter une seconde division du Soudan  toujours en proie au conflit au Darfour.

Pour revenir au cas du Soudan, il n’y a aucune raison qui militait pour sa division tant les accords de Naivasha avaient permis le dialogue et un rapprochement entre les différents belligérants. Aux dires des personnalités proches du dossier Soudanais, le leader historique du SPLM/SPLA John Garang De Mabior  n’était pas pour une partition du pays, c’est ce qui lui a valu sa vie, attentée par des puissances obscures dans l’hélicoptère qui le ramenait de l’Ouganda vers le sud Soudan. Sous couvert d’aider les sudistes à se libérer, certaines puissances ne juraient en réalité que par l’éclatement du pays pour faire  main basse sur ses richesses. John Garang De Mabior,  après toutes ses années de luttes, militait pour un pays uni ou les soudanais du nord comme du sud devaient vivre dans le respect mutuel tout en partageant les immenses richesses du pays et avaient des ambitions panafricanistes (Zygmunt L Ostrowsky, 2010 ). Si la mort de John Garang  continue d’attrister des millions d’africains qui militent pour l’unité de toute l’Afrique, les démons de la  division du Soudan n’ont pas pour autant calmé leurs ardeurs. Ceux qui ne jurent que par le morcèlement des différents pays africains ne dorment pas. Les deux soudans sont toujours à l’épreuve du syndrome de la division pompeusement financé par les ennemies du développement de l’Afrique. Pourtant un cadre de dialogue sous l’égide de la communauté internationale existe et mérite l’implication des insurgés Soudanais et leurs soutiens.

Partant du principe selon lequel tout problème a une solution, les Africains et ceux qui aiment l’Afrique ne devraient-ils pas soutenir sans réserve le processus de paix au Darfour pour permettre aux soudanais de faire la paix afin de s’atteler effectivement au développement de leur pays qui reste potentiellement très riche ? Pour certains analystes des problèmes du continent, un parfum malsain de guerre plane sur tous les pays africains qui regorgent de richesses. Cette lecture serait entièrement vraie si et seulement si, ceux qui contrôlent le pouvoir central refusent le dialogue politique avec ceux qui se rebellent. Dans le cas du Soudan on ne pourra pas dire que le gouvernement central refuse le dialogue comme c’est le cas au Tchad. La preuve est que le gouvernement d’El Béchir a accepté sous l’égide de la communauté africaine et internationale d’ouvrir les négociations de Naivasha (Kenya) qui ont abouti à l’Accord Global de 2005. Cette même volonté a été exprimée dans le cadre des négociations de Doha au Qatar pour ce qui concerne le Darfour. Contrairement aux assertions selon lesquelles cette contrée de l’Afrique ne peut résoudre ses problèmes uniquement que par la guerre, le gouvernement soudanais était d’accord de négocier une paix avec les différents groupes rebelles sous les auspices de l’Union Africaine et  des Nations Unies. Ceux qui veulent réellement la paix et le développement du Soudan doivent peser de tout leur poids pour amener les insurgés à privilégier les discussions dans un cadre international comme le réclament les rebelles Tchadiens dans le cadre de leurs conflits Tchadiens. Les rebelles soudanais doivent comprendre qu’ils ont une belle opportunité de régler sous les auspices de la communauté internationale le conflit au Darfour, et ce n’est pas Djibrine Bassolet, ex représentant de la mission de l’Union Africaine et des Nations Unies sur le conflit au Darfour et actuel ministre des affaires étrangères du Burkina qui dira le contraire. Lui qui était impliqué récemment dans la résolution du conflit malien  supervisée par la communauté internationale reconnaitra que cette opportunité de résoudre pacifiquement manque  par exemple aux belligérants du conflit tchadien dont le principal acteur, le gouvernement,  refuse jusqu’ à ce jour un dialogue politique inclusif sous l’égide de la communauté internationale.


Avec le refus des rebelles du  Darfour de poursuivre le dialogue politique de Doha (Qatar), l’augmentation des trafiques d’armes dans la région du Darfour s’est… Lire la suite sur Mediaterre
 

Par Houlé Djonkamla (Aout, 2013)

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