
25 décembre 2012 Crise en RCA : le Tchad s’agace de l’absence d’implication de Bangui dans les négociations
Le sommet de vendredi dernier à Ndjamena a confirmé ce que beaucoup disent en coulisse depuis des mois : le ton est assez frais entre François Bozizé et Idriss Déby, respectivement présidents de RCA et du Tchad.
Alors qu’Idriss Déby insistait pour accueillir les pourparlers de paix, François Bozizé a fait pression pour qu’ils se tiennent à Libreville, au Gabon. Ce que beaucoup de diplomates ont perçu comme un manque de confiance entre les deux présidents.
Agacement entre pays frontaliers
Certes, Idriss Déby a volé au secours de son voisin du sud. Ndjamena a positionné 150 hommes à Bossangoa et 200 à Sibut. Mais dans l’entourage du président Déby, certaines sources affirment que Ndjamena ne s’est engagé qu’à contre-cœur.
Depuis des mois, le Tchad et le Congo-Brazzaville exhortent Bangui à négocier avec les groupes armés. Les deux voisins s’agacent : le président centrafricain ne s’implique pas suffisamment à leurs yeux.
Appétit des groupes armés
Mais le Tchad a-t-il d’autres choix que de soutenir François Bozizé ? Ne pas le faire signifierait prendre le risque de voir la RCA toute entière, et probablement le sud du Tchad, déstabilisés durablement.
L’action de l’alliance Séléka risque en effet de raviver les appétits d’un grand nombre de mouvements armés en sommeil, voire même les groupes de bandits qui pullulent dans certaines régions.
Le retrait rebelle en préalable
Un scénario du pire qui ne profiterait ni au Tchad ni au président Bozizé. Pour l’heure, Ndjamena se résout à aider Bangui. La question est de
savoir où et quand s’arrêtera la patience du grand voisin.
En attendant, la coalition Séléka a annoncé, ce lundi, un arrêt de ses opérations afin de permettre aux populations civiles de regagner leur maison après la prise de Bambari, dimanche. De son côté, le gouvernement continue d’exiger que les rebelles quittent les villes qu’ils occupent avant toute ouverture de négociations.
Paris propose son aide
Les rebelles ont passé la journée de lundi à sécuriser la ville de Bambari et les axes menant à l’ouest, vers Grimari, où sont désormais positionnées les forces centrafricaines (FACA). La coalition dit proposer une trêve de Noël afin de permettre aux populations de rentrer chez elles, et demande au FACA de ne pas lancer d’attaque.
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De son côté, la diplomatie française exhorte les deux parties à se rendre sans délai à Libreville, au Gabon, pour trouver une solution négociée à la crise. La France se dit prête à apporter son soutien si nécessaire.
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