Comme beaucoup des tchadiens, nous sommes très écœurés par la façon dont nos ambassades fonctionnent. Il y a des choses qui n’honorent pas le pays et qui se déroulent régulièrement dans nos chancelleries. Des centaines de millions de francs CFA, de fonds publics sont détournés chaque année par des ambassadeurs véreux. Puisés dans le budget de fonctionnement, les recettes consulaires, les fausses missions et la création des emplois fictifs, ces détournements de deniers publics servent à des placements bancaires, des achats de maisons ou des créations des entreprises. Les autres agents, même ceux qui sont censés contrôler l’argent émanant du trésor public sont  mis de côté. Les épouses deviennent des comptables et les ambassadeurs des ordonnateurs, si ce n’est les deux. C’est triste cette façon de conduire une structure publique, mais c’est une réalité tangible. Le Tchad ne tire aucunement profit de ses ressources financières destinées prioritairement à l’intérêt général. 

C’est vrai que certains responsables des ambassades tchadiennes n’aiment pas véritablement leur pays et tiennent souvent des discours qui renforcent cette logique de détournement. Le Tchad est un pays où il faut profiter le maximum possible avant qu’on soit viré disent-ils. Ou bien de langage tel que : on est nommée par un décret, on n’est pas élu par le peuple, on s’en fiche donc. L’essentiel est de s’enrichir vite et mieux pour assurer ses arrières gardes. En tous cas, ils rendront des comptes. Et les rapports de leurs collaborateurs viendront témoignés de ces agissements dignes des voleurs de la République. Il faut le souligner aussi que le sens de servir l’Etat tchadien est souvent délaissé au profit de l’intérêt personnel et à la tête du client. Si vous êtes proche du pouvoir, c’est-à-dire proche du président Deby, il fallait voir la façon dont certains ambassadeurs tchadiens agissent. Ils remuent ciel et terre pour les servir jusqu’au bout. Mais si vous êtes un simple citoyen, des cadres ou des responsables des « secondes zones », le mépris est total. Il appartient au ministre des affaires étrangères de prendre ses responsabilités et tirer toutes les conséquences utiles. 

Par ailleurs,  la  note circulaire  émanant du ministère des affaires étrangères et renforçant le pouvoir des ambassadeurs vient de créer un malaise et une méfiance entre les ambassadeurs et leurs collaborateurs. Cela montre aussi que dans nos ambassades la tension est permanente et le climat de collaboration est très mauvais. L’arrogance des ambassadeurs a débouché vers la défiance de leurs collaborateurs. Un climat nauséabond s’est instauré dans les ambassades tchadiennes entre les ambassadeurs et leurs collaborateurs et risque de dégénérer.  

Au Tchad, beaucoup des tchadiens n’arrivent pas à manger deux fois par jour. Et s’ils trouvent à manger, quelle nourriture s’agit-il ? Quand on voit des ministres, conseillers, ambassadeurs roulent avec des voitures de 60, 80 et 100 millions de FCFA, c’est une honte pour ses dirigeants. Ils ne devraient pas être fiers d’eux-mêmes. Cet argent peut servir à des priorités urgentes dans le pays. Il faut penser à réduire le train de vie de l’Etat et s’occuper de vraies préoccupations des populations qui n’arrivent pas à se soigner, à se nourrir, à se loger et qui meurent chaque jour par centaine au Tchad. Vivement que le régime tchadien entend cela.

 

Diplomates Tchadiens

 

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