Il y a pas encore deux ans nous écrivions ici tout le bien que nous pensions de l’action politique de Coulibaly, journaliste intègre du Sénégal, dans sa campagne pour le Présidentielle contre Wade.

Depuis Macky Sall a gagné dans un véritable bras de fer où les fraudes, comme le plus souvent en Afrique, n’ont pas joué les premiers rôles et Coulibaly fut nommé à un secrétariat d ‘État à la bonne gouvernance c ‘est à dire avec une capacité d’observer et d ‘agir contre toutes les dérives toujours possibles des gouvernants, dérives qui portent sur deux points particuliers celui d’abord de la corruption – où les Wade étaient passés maîtres- mais aussi de la liberté de presse. C’est sur ce point qu’apparemment Coulibaly vient de signer sa première faute. Il a interdit de séjour au Sénégal sur demande express du gouvernement tchadien, Makaila N’guebla.

N’guebla est un blogueur et il dérange Djamena. Talentueux et bien informé il dénonce et démonte depuis plusieurs années la réalité du régime de Idriss. Il vient         d ‘être expulsé vers la Guinée.

On ne peut que joindre notre voix à celle de Reporter dans Frontières et à celles de ses nombreux amis qui dénonce là une forfaiture.

C’est dans son blog que l’on trouve par exemple ce bulletin syndical que je reproduis in extenso.

D’autant que la guerre du Mali a  considérablement redoré le blason du Président tchadien auprès des autorités françaises. Son armée, rapidement mobilisable et terriblement efficace, a été le seul soutien militaire des armées françaises sur le terrain. Quand tous les autres pays se contentaient de faire des déclarations sans bouger le petit doigt, Idriss avait déjà des hommes au coté des français. Il a par ailleurs et continue à jouer un rôle significatif dans la crise en République Centrafricaine. Aujourd’hui même Djotodia, le Président par intérim centrafricain  est à Djamena où s ‘est tenu récemment une réunion des sages impliqués dans la résolution de la crise centrafricaine.

Or un coup d ‘État « avorté » ou dit comme tel vient de secouer un pays où le Président n’a jamais été si respecté sur le plan international. Que se passe t il donc ? Les déclarations et analyses de Nguebla, que nous ne partagions pas forcement, étaient des éléments qui nous permettaient de comprendre mieux ce qui se passait, ce qui était volontiers nié ou caché à l’heure où se négocie au Sénégal la fin de l’immunité de l’ancien président tchadien Hissene Habré.

 

Déclaration syndicale tchadienne :

 

« Le projet pétrole de Doba, la Raffinerie de Djarmaya, la cimenterie de Baoré, ont été lancés dans l’optique de la rédaction de la pauvreté sur un fond de développement socio-économique du pays.

Or, que constate-t-on ?

Tous les tchadiens subissent la mort dans l’âme: le népotisme, la mauvaise gestion, l’impunité, la cherté de la vie, la paupérisation sans précédent de la population, bref l’arbitraire du pouvoir Deby.

Toute la population du Tchad vit dans une précarité absolue. Il manque de l’eau potable, de l’électricité, des médicaments, des produits de première nécessité.

Les constats ci-dessous énumérés illustrent à suffisance la situation:

– Legs et/ou bradage des entreprise publiques (SNER, SOTEC) etc ;

– Exonération des entreprises privés de toute taxe: le cas de SNER et de ses sous-traitants.

– Privatisation des services publics: service des mines (carte grise); service d’identification (cartes d’identité nationales; passeports); les services domaniaux et fonciers;

– Privatisation des recettes des douanes et autres entrées fiscales (ouverture d’un compte privé dans une banque de la place et dont l’actuel DG des douanes, frère du Président serait le seul ordonnateur) renvoyant ainsi au diable l’unicité des recettes publiques;

– Prise en otage des entreprises d’État: cimenterie de Baoré, raffinerie de Djarmaya, commercialisation systématique des membres de la famille du PR à des postes juteux tel son fils à la Direction générale du Projet des Grands Travaux présidentiels;

– Contrôle sélectif dit «commission Cobra» qui s’attaque aux petits gibiers en province alors que les gros dévorent allègrement leur «butin» à N’Djamena;

– Enrichissement illicite avec signe ostentatoire dans le milieu du clan PR;

– Monopole des marchés publics et la commercialisation du pétrole et du gaz au profil des parents du PR et surfacturations de nombreux chantiers d’infrastructures dont certains sont laissées à l’abandon;

– Location des immeubles des particuliers proches du pouvoir à l’Etat à des prix exorbitants et payé en une seule tranche sur plusieurs années a la fois;

– Main mise du clan au pouvoir sur le ciment du BAORE au détriment de la population. On se rappelle que le PR avait annoncé tambour battant que ce ciment serait à la disposition de tous les Tchadiens. Qu’en est-il aujourd’hui?

– Nomination des membres de la famille du PR dans les services essentiels des finances, douanes, trésor, impôts et à l’époque toutes les DAAFM;

– Armée clanique;

– Harcèlement des citoyens partout en N’Djamena et dans les provinces par les autorités administratives et militaires et autres bandits de grands chemins;

– Dans les villes, les policiers, les douaniers, sous la commande des hommes du clan au pouvoir se sucrent au détriment du trésor public;

– Accumulation insolente des richesses pouvant pousser à la révolte (des adolescents qui fêtent avec arrogance leurs milliards);

– Thésaurisation d’argent au détriment du développement économique;

– Spoliation des domaines publics et déguerpisse ment de la population au profit des membres du clan au pouvoir.

« Les Tchadiens signataires de cette pétition disent non et non à l’esclavage du XXIème Siècle, non à la privatisation de notre pays »,

De ce qui précède tout Tchadien soucieux de la situation socio-économique du pays appose sa signature sur cette pétition pour témoigner de son soutien à la lutte des travailleurs(es) afin d’obliger le Gouvernement à adopter immédiatement des reformes dans tous les domaines de la gestion de l’État ».

En un mot: que la bonne gouvernance s’instaure.

 

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