La zone franc célèbre 40 ans d’accord monétaire avec la France. Un colloque est organisé à Paris pour marquer l’évènement
 
A l’occasion des 40 ans des accords de coopération monétaire, se tient ce vendredi 5 octobre 2012 à Paris en France, un colloque intitulé : Regards croisés sur 40 ans de Zone franc. Ce colloque s’ouvre à l’issue de la traditionnelle rencontre des ministres des finances de la zone franc regroupant les pays ayant en commun le Franc CFA, plus les Comores. Ce colloque est organisé conjointement par la direction du trésor du ministère français de l’économie et des finances et la Banque de France. Le colloque se compose de deux tables rondes une sur la Zone franc et le tournant des accords de coopération monétaire des années 1970 et l’autre sur la marche de l’intégration monétaire vers une intégration économique. Le programme prévoit de nombreuses interventions, dont celle d’ouverture du président Ouattara de Côte d’ivoire.
 
 
© economie.gouv.fr 
Le logo de l’anniversaire de ces 40 ans de la zone franc
Plusieurs pionniers de la zone Franc dont le camerounais Jean Kuete ancien patron de la CEMAC prendra la parole. Ce qu’il faut noter, c’est que la zone Franc aujourd’hui n’a plus véritablement d’accord monétaire avec la France, mais plutôt avec l’Euro, la monnaie européenne. Avec la France il s’agit d’accord budgétaire de gestion de la monnaie CFA indique Babissakana, un ingénieur financier camerounais. D’autres analystes de l’économie africaine rejettent la pertinence de tels accords aujourd’hui. Pour eux si au début des indépendances, la zone Franc n’avait pas les cadres compétents, tel n’est plus le cas 40 ans après. Les cadres économistes africains, disent-ils, peuvent aujourd’hui prendre en charge leurs propres affaires. Une autre critique enfin tient de la libre convertibilité du FCA. Tout ça c’est de la comédie. Je reste d’accord pour dire que chaque système monétaire a ses avantages et ses inconvénients. Mais de faire que l’argent de la zone franc puisse sortir facilement de son environnement économique, c’est une entrave grave à l’épargne nationale. Ces pays produisent une richesse dont ils ne profitent pas au final, parce que tout est rapatrié à l’extérieur. Et quand à cela on ajoute les importations dans une économie occluse comme celle de ces pays-là, c’est la catastrophe, explique Dieudonné Essomba, ingénieur statisticien camerounais.

La Zone franc est ancienne. Sa création remonte à la fin des années 30, à la veille de la Seconde guerre mondiale. L’expression « Zone franc » apparaît pour la première fois à cette occasion. L’accession des anciennes colonies françaises à l’indépendance est rapidement suivie de la signature d’accords bilatéraux de coopération monétaire entre la France et ses anciennes colonies. Celles-ci demeurent néanmoins libres d’émettre leur propre monnaie, et de quitter ainsi la zone franc, tout en maintenant une coopération monétaire avec la France. La signature des trois accords de coopération monétaire de la zone franc dans les années 1970 permet de prendre en compte les évolutions qui ont vu le jour depuis les indépendances et l’aspiration des Etats africains de la zone franc à accroître leurs responsabilités dans le domaine économique et financier. A partir de 1994 et de la dévaluation qui constitue un élément déclencheur, ces Etats africains décident de s’engager dans la constitution d’unions économiques, complémentaires des unions monétaires. La première réunion des ministres des finances de la Zone franc s’est tenue à Paris en mars 1965. Lors de cette réunion, il a été décidé que les ministres se réuniraient deux fois par an: en avril, à la veille du comité monétaire et financier international (CMFI) du FMI et du Comité du développement de la Banque mondiale et en septembre-octobre, également à la veille des assemblées annuelles de ces deux institutions.

  

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