Attendu à Kinshasa où se tiendra ce week-end le Sommet de la francophonie, François Hollande a qualifié la situation démocratique en RDC de « tout à fait inacceptable ». Des dires qui ne correspondent à « aucune réalité », selon la présidence congolaise.

La grande réunion de la famille francophone qui doit se tenir ce week-end à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), promet d’être tendue. À quelques jours du coup d’envoi du XIVe Sommet de la francophonie, le président français, François Hollande, qui effectue son premier déplacement officiel en Afrique, a délivré ses mauvais points au régime politique de son homologue congolais, Joseph Kabila.
« La situation dans ce pays est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l’opposition », a dénoncé l’actuel locataire de l’Élysée en compagnie du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors d’une conférence de presse commune tenue le mardi 9 octobre à Paris.
« C’est au peuple congolais d’accepter ou pas une situation au Congo »
Une sortie en forme de mini-bombe diplomatique que le gouvernement congolais n’a pas vraiment digérée. D’autant que le chef de l’État congolais comptait sur cette grand-messe francophone, la première organisée en Afrique centrale, pour se racheter une honorabilité après les contestations qui avaient suivi sa réélection en novembre 2011.
Peu de temps après les propos de François Hollande, leporte-parole de la présidence congolaise, Lambert Mande, s’est employé à préciser que c’était au « peuple congolais d’accepter ou ne pas accepter une situation au Congo ». Et d’insister sur le fait que les déclarations du chef de l’État français ne correspondaient à « aucune réalité » et que sa visite lui serait très utile pour « compléter son information ».
Paris affirme que les déclarations de François Hollande sont pesées. « Cela n’a rien de surprenant. C’est juste une première approche des messages qu’il délivrera sur place », explique-t-on à l’Élysée. Reste que cette visite demeure sujette à polémique pour le chef de l’État français qui avait déjà essuyé de nombreuses critiques lorsque, au mois d’août, il avait accepté, après moult hésitations, de se rendre à ce sommet.
François Hollande a dit « ce que pense la majorité des Congolais »
Car pour les ONG, participer au grand rendez-vous de la francophonie revient à cautionner la réélection contestée de Joseph Kabila. « C’est un mauvais signal envoyé à l’ensemble des régimes autocrates qui ne répond en rien à la Déclaration de Bamako », estimait il y a deux mois Cécile Marcel, directrice des programmes à l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), dans une allusion au texte qui régit les règles de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) en matière de démocratie et de droits de l’Homme.
À Kinshasa, le président français peut toutefois compter sur le soutien de l’opposition congolaise. Interrogé par l’AFP, le porte-parole d’Étienne Tshisekedi, chef de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS, principal parti d’opposition), a estimé que François Hollande avait dit « ce que pense la majorité des Congolais ». « Il est inacceptable que les Congolais vivent dans cet enfer », a-t-il déclaré. L’UDPS a d’ailleurs appelé à « l’occupation des rues, avenues et boulevards » dès vendredi « pour dénoncer la mascarade électorale de 2011″ et les exactions du régime.
Source: France24/repris par nos confrères de Tchadpages.
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