Dans l’administration, puis dans la haute sphère de la diplomatie tchadienne, Madame Bintou MALLOUM était un modèle, une icône, toujours imitée mais jamais égalée. Première femme tchadienne en tout, symbole de l’égalité homme/femme dans la gestion de la chose publique, elle consacra sa jeunesse au service de sa nation.

Bintou MALLOUM était une femme d’honneur avec un charisme herculien. Elle avait l’art de jongler avec les mots et partout où elle passait, plus qu’elle ne laisse indifférent son interlocuteur le plus averti, elle marque les esprits les plus exigeants. Elle subjugue par ses idées clairvoyantes et par son professionnalisme cartésien. De l’administration publique à la coopération internationale, elle navigua avec aisance et responsabilité.

Elle a marqué son temps et sa génération mais plus encore, la vie des institutions.

Dans une logique de devoir de mémoire dans les institutions, Madame Bintou MALLOUM doit demeurer immortelle, tant elle s’est battu dans l’administration publique tchadienne en s’erigeant en femme modèle. Elle fut inspirante et convaincante en donnant le meilleur d’elle-même, dans des conditions souvent incroyables.

Elle nous quitte dans la dignité.

L’administration tchadienne ne doit pas l’oublier, nous ne devons pas l’oublier. Nous devons cultiver sa mémoire et l’entretenir, parce que nous ne devons pas être amnésiques, parce que la mort ne doit pas nous faire oublier ceux et celles qui nous ont marqués et servi la Nation et dont on profite aujourd’hui des fruits de leurs actions et de leur science laissées comme ultime « don de soi ».

L’Académicien français Jean d’Ormesson, disait avant sa mort : « Il y a quelque chose de plus fort que la mort : c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants et la transmission à ceux qui ne sont pas encore, du nom, de la gloire, de la puissance et de l’allégresse de ceux qui ne sont plus, mais qui vivent à jamais dans l’esprit et dans le cœur de ceux qui se souviennent ».

Souvenons-nous de Madame Bintou MALLOUM, toujours, encore et à jamais.
Faisons en sorte qu’elle ne nous quitte plus par la dénomination de nos rues, avenues, boulevards, écoles, bibliothèques, amphithéâtres, salles, promotions des corps constitués,… et bien d’autres édifices publics.

Clap de fin. Tirons le rideau mais laissons cette lueur de flamme qui ne se consume jamais éclairer nos esprits nomades et alimenter nos souvenirs fugaces.

Va en paix maman, tante, grande soeur… !

Aux grandes femmes, la partie reconnaissante !

Dr Hassan MAHAMAT IDRISS
Alias Moustapha Dahleb.

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