Le Président  des militants du MPS de New York,  un vieil agent spécial de l’ANS depuis 1993, illettré intégral et fatigué,  avait préparé un petit groupuscule composé de certains aigris – certainement même pas africains –  payés à 15 dollars l’heure dans l’intention de donner l’impression d’un comité d’accueil censé applaudir le dictateur tchadien à son arrivée.  C’était juste pour faire croire aux américains que les tchadiens résidant au pays de l’Oncle Sam attendaient leur président.

Malheureusement, la publication du communiqué de la protestation avait fait comprendre à toute la ville ainsi qu’à tous les services de sécurité que le dictateur des tropiques ne pouvait en aucune manière être attendu par ses concitoyens.

 
 
La mascarade avait tourné casaque, et, vert de rage, le général Sultan s’est mis à traiter ses hommes de New York d’idiots et d’incompétents. C’est ainsi qu’il a décidé sur un ton ferme qu’il ne recevra personne de la communauté tchadienne des Etats-Unis et du Canada.  Cela explique que nous n’avons pu décompter – dans la diffusion du journal télévisé – que la présence  de cinq femmes et six hommes, tous des militants du MPS dans le hall de son hôtel.
Après cette première petite victoire remportée contre l’illusion de popularité qu’il avait voulu offrir aux américains,  la communauté tchadienne  – la vraie – s’était activement préparée pour la protestation du jour suivant.

Informés et paniqués par la nouvelle, les services du protocole du tyran ont dépêché une délégation dans la nuit du 22 septembre 2013 pour jeter les bases d’une éventuelle négociation avec les manifestants provenant en majorité de la ville de Jersey City. Cette délégation avait souhaité rencontrer en privé le président du comité d’organisation. Nous les rencontrâmes.

Après 15 minutes de conversation, et  pendant qu’ils brandissaient à bout de bras une enveloppe pleine d’argent, les émissaires du Guide du MPS m’ont proposé trois postes à prendre au choix si je consentais à annuler la protestation : Ambassadeur du Tchad au Congo Brazzaville,  Directeur de l’IUSTA d’Abéché, ou ambassadeur du Tchad au Niger. 

Ma réponse fut sèche et sans ambiguïté : je ne demandais que le départ d’Idriss Deby du pouvoir. Point final.

Une heure avant la protestation, la même délégation s’est rendue dans ma ville pour me convaincre de changer d’idée. Je suis resté inflexible et  catégorique.

C’est sur cet échec de corruption que la protestation a eu lieu au grand dam du dictateur qui n’avait aucun moyen de l’empêcher.

Elle a connu un succès phénoménal.  Le nombre des manifestants,  comme on peut le constater sur les photos jointes, a été important.

Sous la pression des manifestants de la diaspora tchadienne des Etats-Unis et du Canada motivés à faire entendre leur voix à la communauté internationale sur les dérives dictatoriales du régime MPS – ont prévu ce Vendredi 27 Septembre 2013 un sit-in devant l’hôtel Westin New York City où est  hébergé le dictateur tchadien, Idriss Deby – ses conseillers lui ont déconseillé toute rencontre avec la colonie tchadienne ; c’est ainsi qu’il a pris la poudre escampette cet après-midi 17h(heure locale) sans qu’ il  ait le moindre courage de laisser des consignes.

Nous avons réussi à passer notre message à travers cette historique journée. Un message que le peuple américain a pu lire et comprendre, à savoir notre protestation contre le régime MPS et le Gouvernement incompétents d’Idriss Deby, contre sa gestion clanique de l’État et sa diplomatie corruptrice qui ternissent l’image et l’honneur du Tchad sur le plan international.

Notre satisfaction a été totale, et nous marquerons à tout jamais cette journée d’une belle pierre blanche, car elle restera celle historique de la contestation absolue contre la dictature, la corruption, les tortures et les éliminations physiques au Tchad.

 

Le président du comité d’organisation
 
Abdallah Chidi DJORKODEI 
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