"Blanche" jusque-là, l’Assemblée nationale va refléter pour la première les couleurs de la France avec l’arrivée de huit députés d’origine africaine, maghrébine, asiatique ou brésilienne qui vont s’ajouter aux élus de l’Outre-mer ou venant de ces territoires. Ce que le haut commissaire à la diversité Yazid Sabeg a célébré comme une "très bonne nouvelle" ne cache pas moins un "communautarisme blanc" puisque "les personnes issues de la diversité sont six ou sept fois moins représentées que les autres", a dénoncé le Conseil représentatif des associations noires (Cran) qui souhaite une loi sur la représentation de la diversité en politique.Le Cran observe qu’"il n’y a aucune personne issue de la diversité parmi les députés de la droite", ces nouvelles figures ayant toutes été élues sur les listes du Parti socialiste. 

"Il ne faut pas faire une lecture maligne" de ce résultat qui "démontre la capacité de la gauche à anticiper les mouvements de la société", tempère Yazid Sabeg marqué à droite. "C’est plus long à droite mais ça va venir", a-t-il ajouté. 

Cinq nouveaux députés de métropole sont originaires du Maghreb (Kader Arif, Malek Boutih, Kheira Bouziane, Chaynesse Khirouni et Razzy Hammadi), une du Tchad (Seybah Dagoma), un autre de l’Iran (Pouria Amirshahi) et un du Brésil (Eduardo Rihan Cypel). 

Deux autres, Hélène Geoffroy, élue dans le Rhône, et Corinne Narassiguin (Français de l’étranger, Amérique du Nord) viennent de départements de l’Outre-mer. Une autre députée ultra-marine, la ministre George Pau Langevin, seule Noire élue en 2007 en métropole, a conservé son mandat. 

Seybah Dagoma, 34 ans, adjointe de Bertrand Delanoë en charge de l’économie sociale et solidaire, a été élue dans la cinquième circonscription de Paris. Cette avocate d’affaires est membre fondatrice du think tank Terra Nova et membre du conseil scientifique de la Fondation Jean-Jaurès. 
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