Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius est attendu jeudi soir à Niamey, première étape d’une tournée africaine centrée sur le Mali qui le mènera vendredi et samedi au Burkina Faso, Sénégal et Tchad, a-t-on appris de sources diplomatiques. (c) Afp

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius était attendu jeudi soir à Niamey, première étape d’une tournée africaine centrée sur le Mali qui le mènera aussi vendredi et samedi au Burkina Faso, au Sénégal et au Tchad.

La consolidation d’un pouvoir politique au Mali, dont le nord est occupé depuis plusieurs mois par des groupes armés proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), sera au coeur de ses entretiens, selon des sources diplomatiques.

"L’urgence aujourd’hui c’est stabiliser les institutions, stabiliser Bamako" alors qu’"on est dans un processus très fragile", souligne un diplomate sous couvert d’anonymat.

"On commence par regarder vers le sud, après on regardera vers le nord", renchérit un autre diplomate, en allusion à un éventuel recours à la force contre ces groupes qui compteraient, selon Paris, non pas "des effectifs considérables", mais "quelques centaines" d’hommes.

Depuis mars, le nord du Mali est sous la coupe de groupes armés islamistes proches d’Aqmi et la France milite pour que les Touareg, un temps alliés des islamistes, participent à un dialogue national avec les autorités intérimaires maliennes. "Il faut les attirer dans la négociation", dit-on dans la capitale française.

L’annonce d’un retour vendredi à Bamako du président intérimaire du Mali, Dioncounda Traoré, après deux mois d’absence passés à Paris à se faire soigner d’une attaque perpétrée par des manifestants hostiles, devrait contribuer à clarifier les responsabilités.

Dans la capitale malienne, la démission du Premier ministre, accusé "d’incompétence et d’amateurisme", est demandée par les grands partis politiques.

Des pays exposés à la crise au Sahel

Dioncounda Traoré "a laissé entendre qu’il souhaitait regagner Bamako demain" vendredi pour "y assumer ses responsabilités", a indiqué un diplomate, en assurant qu’il ne s’agit pas d’un retour sous la pression internationale. "S’il indique qu’il souhaite regagner Bamako, c’est qu’il se sent prêt à le faire", ajoute cette source, ajoutant qu’il n’a pas demandé à la France d’y assurer sa sécurité.

M. Traoré, attaqué et grièvement blessé le 21 mai dans ses bureaux près de Bamako par une foule de manifestants hostiles, a été soigné à Paris avant de prendre résidence dans un grand hôtel.

Plusieurs Etats africains avaient récemment sommé les autorités intérimaires maliennes de constituer un "gouvernement d’union nationale", faute de quoi le Mali serait suspendu des instances régionales. Ils avaient aussi "exhorté" le président Traoré à demander "sans délai" à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et l’ONU l’envoi d’une force africaine au Mali.

Les pays dans lesquels Laurent Fabius se rend "sont des pays exposés, qui se sentent vulnérables" à la crise au Sahel, a indiqué un diplomate.

A Niamey, le ministre rencontrera le président, le Premier ministre et son homologue des Affaires étrangères nigériens. Mardi, devant des députés, il avait expliqué vouloir "une coopération accrue avec (le Niger) qui est à la fois très très pauvre et, en même temps, dont les dirigeants que nous avons reçus à Paris sont apparus vraiment des gens dignes de confiance".

"Nous ferons tout ce que nous pourrons pour les aider", avait insisté le ministre.

Il enchaînera vendredi matin avec le Burkina Faso où il verra le chef d’Etat Blaise Compaoré et continuera son périple par Dakar. Une attention est prévue à l’égard de la société civile, avec un entretien avec des représentants du collectif "Y’en a marre", en marge de rencontres officielles, notamment avec le président sénégalais Macky Sall.

Samedi soir, le chef de la diplomatie française conclura sa tournée par une brève escale au Tchad pour voir son président Idriss Deby. "Le Tchad a fait part de sa disponibilité pour concourir à une solution de la crise au Mali", a-t-on expliqué de source diplomatique, en relevant que ce pays dispose d’une certaine "capacité militaire".

 

 

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