Le mois de Ramadan est incontestablement un Trésor inestimable d’opportunités individuelles, familiales et communautaires, en se rapprochant davantage dans la recherche de l’agrément d’Allah par le cœur, l’esprit, la pratique et le culte. Nous voici à la deuxième partie de ce mois béni dont le début est miséricorde, le milieu est pardon et la fin est affranchissement du feu de l’Enfer. Ce temps qui passe extrêmement vite nous rappelle le caractère combien court, éphémère et insignifiant de la vie terrestre comparativement à ce qui attend le croyant dans l’au-delà (AL Akhîra).  
 
C’est une invitation à freiner nos passions et maîtriser les envies démesurées de notre égo qui malmènent parfois certains d’entre nous. C’est aussi une grande occasion pour le musulman de renouer avec l’objectif ultime de ce mois béni, c’est-à-dire l’effort, la persévérance, la patience, l’endurance et le perfectionnement de l’être afin d’atteindre la piété. En d’autres termes, il s’agit pour le croyant de retrouver par la pratique d’exercices spirituels, un équilibre intérieur et une plus grande présence à soi en mettant en évidence sa piété et sa crainte envers Allah. Il s’agit aussi de purifier son cœur, de se détacher de son ego (nafs) et de tout orgueil.
 
De ce fait,  le jeûne n’est aucunement une invitation à la paresse mais un appel à plus de travail sur soi. La société n’étant que le reflet de la qualité des individus qui la composent, l’effort sur soi et la réforme de l’individu offrent certainement la possibilité de renouer avec le bien et d’améliorer le vivre-ensemble.
 
Le prophète (Qu’Allah l’élève davantage en grade et préserve sa communauté de ce que le messager craint pour elle) disait que : « Dieu ne considère pas vos apparences mais vos cœurs et vos œuvres. » Le travail qui incombe à chacun de nous, plus spécifiquement durant ce mois de Ramadan, est d’améliorer nos cœurs et nos œuvres pour les rapprocher des prescriptions divines. « Dieu ne modifie rien en un peuple avant que celui-ci ne change ce qui est en lui. » (V.13, S.11). C’est pourquoi l’effort sur soi (jihâd an-nafs) trouve toute sa place dans la vie quotidienne de chaque croyant. Il s’agit bien évidemment de l’effort que le musulman doit faire sur lui-même en luttant contre sa propre violence, sa colère, son égoïsme… pour être digne de son humanité et de l’agrément de Dieu.
 
Dans cette perspective, nos gouvernants qui se proclament de surcroit croyants, ont également la responsabilité de servir leurs concitoyens et non se servir comme l’attestent de nombreux exemples. Ils doivent témoigner de la douceur, de la compassion et de la justice à l’égard de leurs administrés, non pas parce que ce sont des privilégiés mais parce qu’ils ont la responsabilité dans la gestion des affaires collectives ; ce sont simplement des gestionnaires des biens publics, et non pas les propriétaires de ces biens. Ils rendront certainement des comptes de leur responsabilité le Jour du jugement. Que Dieu aide nos dirigeants et les amène sur le chemin du bien et de la justice.
 
La recommandation constante du Prophète de tous les temps sous toutes les conditions est  d’œuvrer pour le meilleur, et  de faire preuve du meilleur caractère. Le bon caractère, au sens des enseignements du Prophète, rapporte bien plus qu’égrener les chapelets, les Nafl et le jeûne surérogatoire, comme en témoigne le récit de Sa’d Ibn Abby Waqaas dont le prophète exhortait à copier ses pratiques d’excellence et du bon comportement puisqu’il était compté parmi les populations du paradis.
 
L’enjeu donc est de taille – à savoir cultiver le sens de l’effort et de l’élévation de nos œuvres vers la recherche de l’agrément d’Allah en étant dans la meilleure des postures, le tout dans le cheminement de la Sunna du Prophète ! Il importe de faire des valeurs, vertus et principes du mois de Ramadan un modèle de savoir-vivre, de savoir-être et un mode de vie continuel, non pas uniquement limité à la seule période de Ramadan.
 
Au demeurant, n’oublions jamais la terrible échéance de la mort et qu’on doit rendre des comptes de nos actes un jour. De ce fait, il faut faire face à ses faiblesses tout comme à ses tentations et faire en permanence l’effort sur soi (djihad Al nâfs) pour rester sur la voie de l’agrément de Dieu

Puisse Allah nous compter parmi cette catégorie de croyants qui sont sous la coupe de Ses Immenses Faveurs, qui bénéficient de Son Pardon, de Sa Miséricorde, de Sa Mansuétude, de Sa Générosité, de Sa Protection, de Sa Grâce, de Son Paradis et qui restent constamment éclairés sous la Lumière du Prophète Muhammad, le prophète de la Guidance et de la félicité.

 

Talha Mahamat Allim 

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