RIO DE JANEIRO – La conférence de Rio+20 a fait place nette mardi pour les leaders du monde, en mettant la touche finale à un projet de déclaration qu’ils ratifieront vendredi à l’issue du sommet de l’ONU sur le développement durable mais cet accord était jugé peu ambitieux par les Européens et les ONG.
L’accord est intervenu à l’arraché, après des heures de négociations, d’aller-et-retour, de séances interrompues, de menaces feutrées et de discussions ardues. Il s’agissait de parvenir à un engagement de la communauté internationale en faveur d’un développement conciliant protection de l’environnement et éradication de la pauvreté.
Les Européens, fer de lance de la contestation finale, ont plusieurs fois joué leur va-tout, en s’opposant à un texte qui, selon eux, manquait d’ambition, et en fixant des lignes rouges au-delà desquelles ils n’iraient sous aucun prétexte.
La stratégie a payé, puisqu’ils ont obtenu un texte de compromis, pour eux nettement plus acceptable. Néanmoins, il apparaissait que personne n’était vraiment satisfait, sauf les Brésiliens, chargés de conduire les négociations. Antonio Patriota, ministre des affaires étrangères, affirmait que l’esprit de Rio reste vivant 20 ans après le Sommet de la Terre de 1992.
Ils s’étaient engagés à ce que le texte soit accepté au plus tard lundi dans la nuit. L’affaire était close mardi à midi, après moult interruptions de séance. Nombre de participants ont cependant regretté un texte faible, qui en restait largement aux formules vagues et molles.
Les ONG ont manifesté leur colère : ce texte est nul!, lançait Pierre Radanne, qui dirige Futur Facteur 4, un bureau d’études spécialisé dans l’environnement. Le mot échec était dans toutes les bouches : Echec colossal, pour WWF, échec épique, pour Greenpeace, échec historique pour CCFD-Terre Solidaire.
Les Européens n’étaient pas plus enthousiastes : un texte faible, décevant, lançait dans un tweet la Commissaire européenne chargée du Climat Connie Hedegaard. Pascal Canfin, ministre français du Dévelopement, admettait que les négociateurs de l’UE avaient avait fait le maximum, tout en estimant que ce n’est pas la feuille de route qu’on avait en tête.
L’Europe aurait souhaité un texte plus ambitieux, résumait Nicole Bricq, ministre française de l’Ecologie. Sans enthousiasme, Peter Altmeier, ministre allemand de l’Environnement, a trouvé qu’au moins c’était mieux que la conférence sur le climat de Copenhague qui s’était conclue en 2009 sur un échec retentissant.
En revanche, le représentant américain chargé du changement climatique Todd Stern s’est félicité chaudement du résultat obtenu par la conférence. Je pense qu’il s’agit d’un grand pas en avant, a-t-il dit aux journalistes. Je pense que le résultat que nous avons atteint aujourd’hui nous aidera à avancer vers un développement durable.
Mercredi, le sommet commencera à 10h00 locales (13h00 GMT) en présence du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon. Une jeune néo-zélandaise dira quelques mots, avant qu’une soixantaine de dirigeants défilent à la tribune.
Un message sera envoyé de la station spatiale internationale puis les chefs d’Etat et de gouvernement se retrouveront pour des tables rondes.
Et on pointera les absents : le président américain Barack Obama, représenté par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, le Premier ministre britannique David Cameron, la chancelière allemande Angela Merkel, le président russe Vladimir Poutine…
(©AFP/
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