6 novembre 2013 L’hommage de RFI à Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Tchadanthropus y était…
Beaucoup de larmes, mais parfois des sourires aussi, ont imprégné l’hommage rendu par RFI à Ghislaine Dupont et à Claude Verlon dans le grand hall du siège de la radio à Issy-les-Moulineaux, à l’abri de la triste pluie que déversait le ciel parisien. Après une minute de silence, la présidente de France Médias Monde (FMM), Marie-Christine Saragosse, étranglée par l’émotion, s’est avouée impressionnée par l’immense élan de solidarité qu’elle a ressenti ces quatre derniers jours, tant en France qu’au Mali.
« Claude, on l’aimait tous »
C’est ensuite Christine Muratet, journaliste de RFI également présente au Mali au moment du drame – mais à Bamako pour préparer l’émission spéciale du 7 novembre pour laquelle Ghislaine et Claude étaient en mission – qui a pris la parole et déroulé le film de la sombre journée de samedi, quand les événements se sont bousculés entre l’enlèvement de nos deux confrères et l’annonce brutale de leur assassinat. Elle a d’abord dit son incrédulité puis sa panique quand elle a appris la tournure que prenaient les événements.
Au fil de son récit, très précis et détaillé malgré le flot des émotions, chacun dans le hall a pu ressentir l’angoisse et l’effroi qui ont pu la traverser, là-bas, où elle s’est d’abord sentie « tellement seule » avant d’être réconfortée au téléphone par Wanda Marsadié et Marie-Pierre Olphand à la rédaction. Se souvenant de ce qu’elle avait vécu, elle, en 2003, lors de la disparition de Jean Hélène en Côte d’Ivoire, Christine s’est alors sentie soutenue, « branchée sur RFI en permanence » et sachant bien que, à Paris, toute une équipe se mettait en place derrière elle.
La directrice de RFI, Cécile Mégie, lui a succédé au micro pour saluer également le travail de chacun dans ces jours difficiles et s’est dite fière d’avoir pu se rendre à Bamako forte du soutien de tous. « Vous nous avez aidés à tenir le choc et je suis extrêmement fière de ce qui a été fait sur les antennes », a-t-elle précisé, avant de concéder : « je n’ai plus de voix mais il y avait plein de voix pour continuer ». Sans doute le plus ému de tous les intervenants, Yves Rocle, adjoint à la directrice en charge de l’Afrique, s’est souvenu des larmes sincères du président malien Ibrahim Boubacar Keïta lundi à Bamako. Et il a tenu à rappeler les propos d’ « IBK » : « notre deuil, votre deuil, c’est aussi le deuil des Maliens ».
« Claude, on l’aimait tous, il n’y a qu’à lire les témoignages », a pour sa part insisté le responsable des moyens mobiles de RFI, Denis Chastel, en se souvenant de Claude Verlon avec qui il avait eu une conversation très détendue au téléphone samedi à 12h30, une heure à peine avant l’enlèvement. Également au Mali pour préparer l’émission spéciale initialement prévue jeudi prochain, Denis a fait part du « vide immense » que laissait la disparition de Claude, faisant part néanmoins de sa satisfaction de sentir que l’on était « tous ensemble » à RFI.
« Ghislaine, la plus belle fille de l’école »
C’est ensuite Pierre-Yves Schneider, journaliste et ami de longue date de Ghislaine Dupont, qui a pris la parole. « Ghislaine, la plus belle fille de l’école de journalisme » telle qu’il l’a décrite et connue, il y a 35 ans. Insistant sur le fait qu’il ne fallait surtout pas faire d’elle « une icône », « ce qu’elle aurait détesté », il a mis en avant la passion que Ghislaine avait pour « le journalisme debout », autrement dit le journalisme de terrain. Il s’est aussi souvenu d’une femme « redevenue heureuse depuis trois mois » dans ses nouvelles fonctions et viscéralement attachée à RFI et au travail d’équipe.
Marie-Christine Saragosse a conclu l’hommage à Ghislaine et à Claude en insistant à nouveau sur l’affection des Maliens pour qui RFI est « un point de repère ». La présidente de France Medias Monde a aussi fait part de son émotion d’avoir ressenti « tellement d’amour » à travers les textes envoyés par les auditeurs et les confrères ces derniers jours. Un hommage en l’honneur de Ghislaine et Claude aura lieu demain mercredi 6 novembre au musée du quai Branly à Paris.
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