26 avril 2024 #Libye #TCHAD : Paris organise une réunion de haut niveau sur la situation sécuritaire
La diplomatie française doit réunir des envoyés de Washington, Londres et Rome pour évoquer la question de la souveraineté et de la sécurisation des frontières en Libye.
Paris doit recevoir dans les prochains jours les représentants des ministères des affaires étrangères et des armées américains, britanniques et italiens pour discuter des questions sécuritaires en Libye. La réunion sera chapeautée par l’envoyé spécial de l’Élysée dans le pays, Paul Soler.
Au menu des discussions : la question de la souveraineté et de la sécurisation des frontières, actuellement sous le contrôle de différentes forces ethniques et tribales dans l’Ouest et dans le Sud, et de l’Armée nationale libyenne (ANL) dans l’Est. Actif sur ce dossier, Paris avait tenté d’appuyer un plan de formation d’unités conjointes pour sécuriser les frontières avec les chefs d’état-major des armées de l’Ouest et de l’Est, Mohammed el Haddad et Abderrazak Nadhouri, ainsi que les officiers du comité militaire conjoint 5+5. Ces derniers avaient ainsi été reçus et décorés dans la capitale française en juillet 2023 (AI du 14/07/23).
Militaires privés
L’autre enjeu dans le processus de stabilisation du pays repose sur le départ des mercenaires étrangers. Or, la firme paramilitaire russe Wagner, dont les éléments ont été incorporés dans Africa Korps, l’entité sous l’autorité du vice-ministre de la défense russe, Iounous-bek Evkourov, sont bien implantés en Cyrénaïque, dans l’Est, et dans le Fezzan, dans le Sud-Ouest, deux régions contrôlées en partie par le chef de l’ANL Khalifa Haftar.
Pour rétablir la stabilité dans le pays, les participants à la réunion de Paris souhaitent également déployer le programme de désarmement, démobilisation et réintégration (DDR) des groupes armés libyens. Un dossier prioritaire pour Washington, qui a fait appel à la société paramilitaire américaine Amentum pour assurer la formation de groupes armés affiliés au Gouvernement d’union nationale (GUN) de Tripoli. Avec, à terme, l’objectif d’intégrer ces éléments dans une armée régulière réunifiée.
Ce programme ouvre le champ aux initiatives des militaires privés, allant à l’encontre d’un plan coordonné par les membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Les désaccords dans leurs actions sur place freinent l’obtention d’un consensus pour sortir de la crise libyenne.