6 janvier 2014 Libye/Cercle du pouvoir: Qui va retrouver les milliards de Kadhafi ?
Créé fin août sur décision du premier ministre Ali Zeidan, ce bureau – aujourd’hui décapité – veut être son bras armé pour reprendre en main et centraliser la chasse aux avoirs étrangers des fonds souverains libyens (LIA, LAP, Lafico, etc.). Le prochain directeur du TARSB devra en premier lieu poursuivre la collaboration entamée avec les interlocuteurs internationaux impliqués sur ce dossier, notamment Interpol, le représentant de la Banque mondiale en Libye, Marouane El Abassi, les ambassadeurs français (Antoine Sivan) et britannique (Michael Aron), ou encore le procureur général des Etats-Unis, Eric Holder. A l’instar de Kablan, son successeur devra en parallèle lutter contre deux organisations qui ne comptent pas se laisser déposséder du dossier. Il s’agit d’un côté de la puissante LIA, déjà engagée dans un rude rapport de force avec le premier ministre (MC nº1056) et qui désire plus que tout récupérer elle-même ses avoirs, à tel point qu’elle engage ses propres conseils juridiques (MC nº1090). De l’autre, le nouveau patron devra porter le coup de grâce à l’instance créée par le précédent gouvernement d’Abdul Rahim Al-Kib, l’Asset Recovery Committee (ARC), piloté par le magistrat Bechir Al-Akari jusqu’en octobre (MC nº1081). L’ARC, qui n’a pour le moment pas voulu passer la main, fait tout pour entraver le TARSB. Les fidèles d’Al-Akari sont entrés dans une guerre d’usure avec le nouveau bureau en refusant systématiquement de lui transférer les dossiers en cours.
Enfin, le successeur de Kablan devra s’imposer auprès du cabinet du premier ministre lui-même. Après avoir créé le TARSB, le chef du gouvernement ne l’a toujours pas doté d’un budget propre et viable !
La Lettre du Continent.