Dans la région du Sahel, un nouvel acteur de défense français a fait irruption au sein des programmes de coopération sécuritaire financés par l’Union européenne (UE). Le droniste Milton, racheté en 2024 par le groupe Etienne Lacroix, commence à poser le pied sur le continent africain. Il a livré ces derniers mois un total de quatorze drones de surveillance aux forces armées de la Mauritanie et du Tchad, des modèles de type long range observer qui disposent d’un rayon d’action de 80 km. Pour l’heure, les équipes de Milton s’activent à former sur place les futurs opérateurs de ces aéronefs.

Dans les deux pays, les livraisons s’inscrivent dans le cadre de projets d’assistance mis en place par l’UE. À Nouakchott, c’est Expertise France, l’opérateur technique de l’Agence française de développement (AFD) mandaté par Bruxelles, qui a retenu l’offre de Milton, de même qu’au Tchad, où il gère une enveloppe de la Facilité européenne pour la paix (FEP, AI du 05/11/25).

Coopérations sécuritaires

À N’Djamena, Milton a aussi été sélectionné par le prestataire privé français Défense conseil international (DCI). Autre opérateur de l’UE, DCI y supervise quant à lui un programme de renforcement des capacités de la Force multinationale mixte (FMM), qui fédère les armées du bassin du lac Tchad contre le groupe djihadiste Boko Haram. En Mauritanie, les drones devraient être utilisés à des fins de sécurisation des frontières ou encore de lutte contre la pêche illégale.

Basé en région bordelaise, Milton a été fondé en 2017 par Samuel Tacita, un ancien militaire de l’armée française passé par les rangs des forces spéciales et de la Légion étrangère. Celui-ci a quitté ses fonctions chez Milton en juin 2025. Le droniste s’efforce désormais de se positionner en Afrique sur le créneau porteur des contrats de coopération, au même titre que son concurrent et compatriote Delair (AI du 24/06/24).

Tchadanthropus-tribune avec Affrica intelligence