Après des années d’abandon, l’ancien hippodrome de N’Djamena s’apprête à retrouver vie. Deux décrets présidentiels viennent d’affecter le site historique du quartier Raguatal Djamal, dit Ardep Djoumal, à deux projets emblématiques : la construction d’une grande mosquée baptisée Sheikh Zayed et l’aménagement d’un parc urbain moderne, appelé à devenir le véritable poumon vert de la capitale tchadienne.

À l’origine de cette initiative, le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme et de l’Habitat, Mahamat Assileck Halata. Lors d’un vaste inventaire du domaine de l’État dans la capitale, il découvre que ce lieu mythique, cher au cœur des N’Djaménois, est fermé et inexploité depuis des années. Constatant l’état d’abandon d’un espace autrefois symbolique de la vie sociale et sportive de la ville, il propose au Premier ministre puis au Chef de l’État de le rétrocéder au domaine public et de l’affecter à des projets fédérateurs.

Cette décision met ainsi fin à une longue parenthèse d’incertitude. En 2018, le terrain avait été concédé à l’Agence turque de coopération (TIKA) pour une durée de 49 ans, en vue d’un projet agricole et d’une école d’agronomie. Rien de concret ne s’était toutefois matérialisé, laissant le site à l’abandon et privant les N’Djaménois d’un espace de rassemblement qui avait marqué plusieurs générations.

Symbole de convivialité et de mixité, l’hippodrome était jadis un haut lieu de sport et de culture populaire : on y croisait footballeurs, cavaliers, danseurs traditionnels et simples promeneurs. L’Association d’encouragement pour l’amélioration des races de chevaux du Tchad (AEARCT), créée en 1963 à l’occasion de la visite du roi Fayçal d’Arabie saoudite, y avait longtemps prospéré avant d’être contrainte de cesser ses activités.

Le retour à une vocation publique du site s’est imposé à la suite d’une large consultation menée par le ministère de l’Urbanisme auprès des habitants, des jeunes, des médias et de la société civile. Tous ont exprimé le souhait de voir renaître cet espace mythique au service du sport, de la nature et de la cohésion sociale.

Convaincu par cette dynamique, le ministre Mahamat Assileck Halata a su convaincre le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, séduit par l’idée d’un projet double : un parc urbain végétalisé, doté d’espaces sportifs et culturels, et une grande mosquée Sheikh Zayed, en hommage au fondateur des Émirats arabes unis et en signe d’amitié entre les deux peuples.


Le futur parc comprendra notamment une arène pluridisciplinaire, un ranch-hippodrome, un espace multisport et des circuits de promenade. Il devrait offrir aux habitants une bouffée d’air dans une capitale qui a vu disparaître nombre de ses arbres et de ses espaces verts.

Les premières esquisses, confiées aux architectes du ministère, s’inspirent des plus beaux modèles de parcs urbains du continent et d’ailleurs. Selon nos informations, le projet sera présenté lors de la table ronde de financement du Plan national de développement (PND), prévue du 10 au 12 novembre prochain à Abu Dhabi, avec le soutien de partenaires comme l’ONUDI et plusieurs entreprises installées au Tchad.

Le gouvernement, dans la droite ligne des douze chantiers et des cent actions inscrits au programme du Chef de l’État, espère rallier investisseurs, sponsors et mécènes autour d’un projet fédérateur et durable, loin des promesses sans lendemain. Une renaissance symbolique pour ce lieu de mémoire, appelé à redevenir un espace de vie, de sport et de spiritualité au cœur de N’Djamena.

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Tchandanthropus-tribune avec Tchadinfos

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