Alors que les militaires du général Abdourahamane Tchiani ont relâché le fils de l’ancien président nigérien le 8 janvier, le sort réservé à Mohamed Bazoum fait l’objet de négociations serrées.
Retenu au palais présidentiel depuis près de six mois, l’ex-président du Niger Mohamed Bazoum sera-t-il bientôt libéré ? Les négociations avec la junte du général Abdourahamane Tchiani, menées actuellement par le président togolais, Faure Gnassingbé, avancent bon train.
Les militaires au pouvoir depuis le putsch du 26 juillet posent néanmoins plusieurs prérequis. Ils exigent tout d’abord que Mohamed Bazoum – qui refuse jusqu’à ce jour de démissionner – ne se proclame pas président une fois libéré. Un point qui inquiète particulièrement la junte alors que plusieurs capitales de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pourraient être tentées de le reconnaître comme seul et unique président du Niger.

Irritation du pouvoir

Niamey attend dans ce cadre des garanties de la Cedeao afin d’éviter qu’un tel scénario ne puisse se produire. L’invitation du ministre des affaires étrangères de Bazoum, Hassoumi Massaoudou, au sommet de l’organisation régionale le 10 décembre à Abuja, avait passablement irrité le pouvoir nigérien (AI du 08/01/24).
Autre point d’achoppement, la junte souhaite que Mohamed Bazoum reste au Niger une fois libéré. Niamey craint en effet qu’il puisse mener un front contre les autorités de transition depuis une capitale voisine et avec le soutien de certains chefs d’État ouest-africains.
La Cedeao se montre quant à elle davantage favorable à ce que l’ancien président puisse quitter Niamey et soit libre de ses mouvements. L’organisation régionale prend ainsi pour exemple le cas de l’ancien chef de l’État burkinabè, renversé en janvier 2022, Roch Marc Christian Kaboré, qui se fait très discret. Installé à Ouagadougou, il se rend régulièrement dans les capitales voisines en séjour privé.

Gage de « bonne volonté »

Plusieurs nouveaux rounds de négociations doivent se tenir dans les prochains jours et une libération de Bazoum d’ici au mois de mars est actuellement sur la table. En gage de « bonne volonté », la junte nigérienne a relâché le 8 janvier son fils, Salem Bazoum, retenu avec lui depuis le 26 juillet.
Cette libération a été obtenue dans le cadre de la mission de bons offices menée par Lomé, dont le ministre des affaires étrangères, Robert Dussey, s’est rendu à Niamey dès le 14 décembre. Le chef de la diplomatie togolaise doit de nouveau se rendre dans la capitale nigérienne, le 25 janvier, en compagnie de son homologue sierra-léonais, Timothy Musa Kabba. La rencontre initialement programmée le 10 janvier a finalement été décalée à la demande du premier ministre de la junte, Ali Lamine Zeine.

Tchadanthropus-tribune avec Africa intelligence

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