Les agents de la Compagnie nationale vivent entre l’angoisse et l’incertitude depuis qu’elle est clouée au sol

 

«Nous ne savons pas ce que nous allons devenir. En ce moment, on paie nos salaires, nos indemnités et autres avantages, mais avec cette situation où la compagnie ne fonctionne pas, continuera-ton à nous payer ? Nous avons un avenir douteux en ce moment», confie un agent de la compagnie Toumaï Air Tchad. Une situation qui préoccupe de nombreux travailleurs de cette compagnie qui ne savent pas quel sera leur sort demain. «En ce moment tout le personnel à N’Djaména tout comme dans les représentations sont maintenus sur place. Ils perçoivent leur salaire, mais cette situation ne durera pas longtemps. Certains seront mis au chômage dans les jours à venir», affirme un cadre d’une autre compagnie. Aujourd’hui, la situation de cette compagnie touche beaucoup de Tchadiens qui espéraient que Toumaï Air Tchad allait faire long feu et désenclaver l’Afrique comme son slogan l’indique, mais c’est tout à fait le contraire. 

 

 
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Même sans passager et vol annoncés, les employés de la compagnie touchent leurs paies

Comment en est-on arrivé là? 
Le 4 juillet dernier, à la surprise générale, l’aviation civile, représentant l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) a notifié à la compagnie aérienne le retrait de son certificat de transport aérien, à la suite d’un audit du système de sécurité qui a été mené. C’est la désolation pour tout le pays. Avec ce retrait, depuis le 6 juillet dernier, la Compagnie n’a pu faire le déplacement et reste clouée à sol. Les passagers à destination de Douala n’ont pas pu embarquer ce jour-là. Plusieurs sources indiquent que l’ancien PDG de la compagnie M. Zakaria Deby Itno, actuel Directeur adjoint de Cabinet civil à la présidence de la République du Tchad avait eu d’énormes moyens pour lancer Toumaï air Tchad, mais à la surprise générale la compagnie avait du mal à garder le cap. 
 

En effet, depuis un an, Toumaï volait avec un certificat provisoire de transport aérien et cela ne préoccupait personne alors qu’on devrait chercher à trouver des solutions. Car, c’est depuis 2002, que l’unique Fokker 28 de la compagnie ne fait plus partie des avions autorisés à effectuer des vols internationaux. A cela s’ajoute d’autres problèmes, signalés par l’audit. Ledit rapport mentionne qu’il y a eu violation des règles de sécurité à plusieurs niveaux, des défaillances dans la délivrance des autorisations de naviguer aux compagnies aériennes opérants à N’Djaména, la très mauvaise situation financière dont les impayés tourneraient autour de près de 4 milliards de FCFA et que la compagnie peinait à payer aussi son personnel. Paradoxalement, clouée au sol, sans aucun vol a effectué ni passagers à embarquer, les caisses de la compagnie nationale continuent de payer les personnels. 

Par Bémadji Benoit 
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