Le tribunal spécial qui sera mis en place dans le courant de ce mois pour juger Hissein Habré fait l’objet de toutes les convoitises dans les rangs de la magistrature. Outre la notoriété que ce tribunal confère à ses membres, le traitement spécial dont il fera bénéficier aux magistrats qui vont le composer, suffit pour susciter des convoitises et des envies. 

 

Les Magistrats Sénégalais ont les yeux rivés sur le Tribunal spécial qui va être mis en place pour juger l’ancien président tchadien, réfugié au Sénégal depuis bientôt 22 ans. L’illégalité de ce tribunal décriée par la défense de l’ancien président Tchadien ne trouve aucun écho à leurs oreilles. Seul le budget de 12 milliards prévus pour sa mise en place et la forte part prévue pour payer les membres qui composeront ce tribunal, importe. Un traitement salarial calculé sur le barème des Nations Unies sera accordé aux Magistrats qui auront en charge la tâche de juger Habré. 

 

D’intenses lobbyings sont menés pour convaincre la chancellerie de porter son choix sur tel ou tel Magistrat, mais également des recours aux prières et autres pratiques occultes sont en cours pour être nommés dans ce tribunal qui va être mis en place dans le courant de ce mois. Si cette juridiction suscite autant de convoitises, c’est parce que les membres qui vont y siéger vont bénéficier d’émoluments pendant trois ans. C’est dire combien ce sera un privilège financier d’intégrer ce tribunal. 

 

En prélude à sa mise en place, un conseil supérieur de la magistrature va se tenir dans la première moitié de ce mois de novembre 2012. Une quinzaine de magistrats sera choisie pour organiser le procès de Habré prévu en décembre. Outre des magistrats Sénégalais, d’autres juges de la sous-région vont intégrer ce tribunal qui aura son siège à Dakar. 

 

Réfugié au Sénégal depuis son éviction de la tête de la présidence tchadienne, Hissein Habré fait l’objet d’un ping-pong judiciaire à la fois harassant et embarrassant. Les juges sénégalais ont déjà rendu six décisions en sa faveur, auxquelles il faut ajouter une autre rendue par le tribunal communautaire de la CEDEAO, ordonnant la nullité des procédures du fait du principe de la non-rétroactivité. Son procès n’a pas encore commencé que les autorités sénégalaises ont prévu la construction d’une prison à Sébikhotane (45 Km de Dakar) pour l’interner. 

 

NDIOGOU CISSE 

Le Pays au Quotidien 

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