18 février 2023 #Sommet #UA: le projet de zone de libre-échange au centre du 36e sommet
Le 36ème sommet de l’Union africaine se tient ce week-end du 18-19 février à Addis-Abeba. Le président comorien Azali Assoumani doit prendre la présidence tournante de l’organisation à la suite du Sénégalais Macky Sall. Alors que l’économie du continent est durement frappée par les répercussions de la guerre en Ukraine, les chefs d’États souhaitent « accélérer », lors de ce sommet, la mise en œuvre de la zone de libre-échange intercontinentale. Pour le reste, les crises sécuritaires et alimentaires vont dominer les discussions.
Sur le papier, la zone de libre-échange continentale est entrée en vigueur en 2021. Mais la pandémie de Covid-19 a chamboulé sa mise en œuvre. Le commerce intra-africain ne représente pour le moment que 15% du total des échanges sur le continent. Les chefs d’ État présents à Addis-Abeba veulent s’entendre pour y remédier.
Autre sujet à l’agenda : la question des sanctions contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, suspendus de l’organisation après des coups d’État et qui ont réclamé, le 10 février, la levée de cette mesure. En théorie, ces trois pays ne peuvent pas participer au sommet. Mais ils ont tout de même dépêché à Addis-Abeba leur diplomatie pour plaider leur cause. Le Conseil paix et sécurité de l’UA doit se réunir à ce sujet au cours du week-end pour se prononcer.
Les principaux conflits en cours seront également abordés : la situation au Sahel, la situation dans l’Est de la RDC – déjà au cœur de deux réunions de haut niveau vendredi – et la situation dans la Corne de l’Afrique. Des crises sécuritaires doublées d’une crise alimentaire aggravée par les conditions climatiques extrêmes et les répercussions de la guerre en Ukraine.
Les défis qui attendent Azali Assoumani
Dès ce samedi 18 février, Azali Assoumani, le président des Comores, prendra le relais de Macky Sall, le président du Sénégal, à la tête de la présidence tournante de l’Union africaine, et ce pour une année de mandat.
Ce 36ème sommet de l’organisation doit, entre autres objectifs, donner un second souffle à l’ambitieux programme de mise en place de la zone de libre-échange africaine, qui peine à se concrétiser trois ans après son lancement, comme évoqué précédemment. Pourtant, celle-ci pourrait, selon la Banque mondiale, booster le commerce interafricain et générer 18 millions d’emplois nouveaux sur le continent.
Mais certains pays hésitent notamment sur la question de la libre circulation des biens et des personnes. Ils craignent que l’ouverture des frontières entraîne un flux de migrants qu’ils ne pourraient pas contrôler, explique Dorine Nininahazwe, directrice de l’ONG ONE pour l’Afrique de l’Est.
La guerre en Ukraine et ses conséquences ont fragilisé les économies africaines. Ce sommet veut donc relancer le plan de développement africain. L’objectif : une croissance commune et harmonieuse pour l’ensemble du continent à l’horizon 2063. Mais ce plan de développement est resté au stade des bonnes intentions jusqu’ici, reconnaît un cadre de l’Union africaine.
Le Tchadanthropus-tribune avec Rfi
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