En vertu de l’accord de paix du 3 octobre dernier signé entre Khartoum et plusieurs groupes rebelles, tous les combattants Darfouris doivent être réunis sous une même bannière. Depuis trois mois, leur rapatriement s’organise lentement.

Bien que leurs chefs le nient obstinément, plusieurs combattants Darfouris sont engagés aux côtés de l’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar (Africa Intelligence du 30/11/20).

Le 3 octobre dernier, les autorités à Khartoum ont convenu avec ces groupes rebelles de regrouper leurs hommes dans une force mixte qui sera stationnée au Darfour.

Selon nos informations, environ 500 véhicules rebelles auraient déjà quitté les rangs de l’ANL, en transitant par le Tchad, pour venir abonder les rangs de cette force. 240 de ces véhicules appartiendraient à la Sudanese Libération Army du leader rebelle Minni Minawi (SLA-MM), soit plus de deux tiers de ses effectifs jusqu’ici recensés en Libye. 200 seraient affiliés à la Sudan Libération Forces Alliance (SLFA) de Tahir Hajjar, ce qui représente l’intégralité du contingent de ce groupe en Libye. Le reste des véhicules appartiendrait au Sudan Libération Movement-Transitional Council (SLM-TC) d’Al-Hadi Idris Yahya et au Justice and Equality Movement (JEM) de Jibril Ibrahim. Contrairement aux autres groupes, le JEM a combattu non pas avec l’ANL du général Haftar, mais avec le Gouvernement d’union nationale (GUN) libyen dirigé par Fayez Sarrajj. Le 4 février dernier, Tahir Hajjar et Al-Hadi Idris Yahya ont été nommés au conseil de souveraineté soudanais, tandis que Jibril Ibrahim est devenu ministre des Finances (Africa Intelligence du 12/02/21).

Regain de tensions

La nouvelle force mixte aura pour mission d’assurer la protection de la région Darfour, en remplacement de la Mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad), dont le mandat a pris fin en décembre dernier (Africa Intelligence du 05/11/20). La Minuad a cessé toute opération de maintien de la paix au 1er janvier et a entamé son retrait – programmé sur plusieurs mois. Ce retrait a été concomitant d’un regain de tensions et de violences entre communautés Darfouris, et le besoin d’une force mixte se fait de plus en plus pressant.

Ce retrait intervient alors qu’un nouveau gouvernement provisoire, dirigé par Abdelhamid Dabaiba, doit s’installer à Tripoli, à la suite du Forum de dialogue politique libyen (FDPL), le 5 février dernier à Genève (Africa Intelligence du 11/02/21). Une trêve conclue en octobre dernier entre les belligérants libyens prévoyait également un retrait de toutes les forces étrangères sous trois mois.

Tchadanthropus-tribune avec la Lettre du Continent

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