Des dizaines de camions anti-émeutes ont été mobilisés à Khartoum pour disperser des milliers de manifestants qui étaient ce samedi pour la première fois réunis devant le quartier général de l’armée, 4 mois après le début de la contestation contre Omar el-Béchir. Ses détracteurs étaient bien décidés à s’installer à demeure sur l’une des places de la ville.

Parmi les partis et mouvements qui ont appelé à ce rassemblement, il y a le Sudanese congress party. L’un de ses porte-parole, Omer Su Khalid, était enthousiaste à la mi-journée de voir les manifestants parvenir à s’installer devant le QG de l’armée : « Le nombre de personnes a permis de mettre en échec les tactiques violentes du régime qui avaient été données. C’est ce qui a permis aux manifestants de contrôler certains axes à Khartoum. Ils disent qu’ils vont rester jusqu’au départ d’Omar el-Béchir. »

Désormais, ils comptent sur les militaires pour les aider sur cette voie, comme ces derniers l’avaient fait en 1985 en provoquant la chute du régime du président Jaafar al-Nimeiri.

C’était bien l’intention de l’Association des professionnels soudanais, cette organisation qui était à l’origine des manifestations il y a quatre mois, suite à la hausse du prix du pain. Elle avait demandé à la population de se montrer solidaire avec les manifestants, tout comme d’autres partis d’opposition.

« Il y a des appels maintenant à distribuer de l’eau et de la nourriture. La réponse est magique. Les businessmen, des donateurs locaux, sont venus apporter de la nourriture, l’eau aux manifestants partout où ils occupent les rues à Khartoum » explique Omer Su Khalid.

Mais les forces de sécurité ont fini par intervenir à coup de gaz lacrymogènes, des dizaines de véhicules anti-émeutes ont été mobilisés.

Tchadanthropus-tribune avec RFI

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