
26 septembre 2025 #Tchad #80e AG de l’ONU : Mahamat Idriss Déby Itno appelle à une réforme urgente de l’organisation
À l’occasion de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies, le maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, président de la République du Tchad, a réaffirmé l’attachement de son pays au multilatéralisme, tout en regrettant son absence due à des engagements nationaux. Représenté par son Premier ministre, Allamaye Halina, il a plaidé pour une ONU plus efficace, inclusive et capable de relever les défis mondiaux.
Le thème retenu, « Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits de l’homme », a servi de cadre à un appel pressant pour une réforme en profondeur de l’organisation. Mahamat Déby a souligné les échecs persistants de l’ONU face aux crises humanitaires et sécuritaires. « L’ONU reste encore loin d’avoir accompli les objectifs fixés par la Charte », a-t-il déclaré, rappelant la nécessité de préserver la paix mondiale, 80 ans après la fin des guerres mondiales.
Le président tchadien a dénoncé l’incapacité de l’organisation à mettre fin aux conflits meurtriers en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud et au Moyen-Orient. Il a cité le Soudan, où les civils continuent de souffrir dans l’indifférence du Conseil de sécurité, et la Libye, engluée dans une crise politique sans issue. Selon lui, ces instabilités affectent directement le Tchad, pays voisin, exposé à des flux massifs de réfugiés et à des tensions sécuritaires.
Sur le plan global, Mahamat Déby a critiqué des mécanismes de sanction sélectifs et des interventions souvent dictées par des intérêts géopolitiques. Évoquant Haïti, la République centrafricaine, la RDC et le Mali, il a affirmé : « Nous devons avoir le courage de le dire : les missions de maintien de la paix de l’ONU ont parfois failli à leurs promesses et à leur devoir. »
Le conflit israélo-palestinien a occupé une place centrale dans son discours. Qualifiant la situation à Gaza d’« échec collectif de la communauté internationale », il a condamné les bombardements indiscriminés et réitéré son soutien à une solution à deux États viables et sécurisés, fondée sur les frontières de 1967 et la reconnaissance effective de l’État palestinien.
Côté développement, il a alerté sur les retards dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et le déficit annuel de financement de 4 milliards de dollars pour les pays pauvres. Il a appelé à un « Engagement de Séville » ambitieux, pour accélérer les ODD en matière de paix, de sécurité, de climat et de développement durable.
Enfin, Mahamat Déby a insisté sur la marginalisation historique de l’Afrique au sein de l’ONU. « L’Afrique ne demande pas la permission. Elle affirme sa voix, sa vision et sa vocation », a-t-il déclaré, réclamant un droit de veto pour le continent, conformément au consensus d’Ezulwini.
Il a conclu en réaffirmant l’engagement du Tchad pour une ONU réformée, plus démocratique et efficace, capable de protéger les populations vulnérables et de promouvoir une paix durable.(TI)
Tchadanthropus-tribune