Ce qui se dans la capitale du Ouaddaï concernant le sultanat est une imposture, et Idriss Déby Itno seul garant de la sécurité de ses citoyens doit réagir, car les frustrations n’augurent rien de bon. L’incident qui s’est passé ce matin au palais du sultanat demeure une provocation de plus, et un manque de respect envers la communauté Ouaddaienne en général.

Comment peut-on envoyer des gendarmes déloger manu militari des occupants/propriétaires de la terre de leurs aïeuls ?

Où veut-on pousser les gens à la révolte populaire engendrant par la même occasion des massacres de masses ?

Tous les Tchadiens savent avec aigreur qu’il n’est nullement dans l’intention d’Idriss Déby d’agir de la sorte. Mais ceux qui guident sa main pour faire mal aux autres doivent savoir qu’il n’y aura nulle place ailleurs ou ici pour leur quiétude personnelle. Tout pouvoir n’est pas éternel. Il n’y a que ceux qui ont su socialement vivre en harmonie avec les peuples, qui demeurent sans la pesanteur des maux.

Ceux qui font du Ouaddaï leur patrie doivent savoir que le temps du silence est révolu. Qu’ils viennent défendre les sceaux de leur identité. Toute autre chose est vaine et sans commune mesure.

Tentative de mise en minorité de la famille Ourada.

Depuis la nomination du nouveau sultan, sur l’injonction de la 1ère dame Hinda Déby Itno, tous les chefs des villages du Ouaddaï ont été conviés à une rencontre dont l’ordre du jour était simple et direct. “ Vous soutenez le nouveau sultan nommé ou chacun d’entre vous sera remplacé “. Résultat, sur 12 chefs de villages, 8 ont fait leurs allégeances au vassal Chérif Abdelhadi Mahdi. Menace, pression, intimidation, corruption sont mises en marche pour faire place au nouvel usurpateur. La machine à broyer est déjà en route contre la famille Ourada qu’on cherche à humilier coûte que coûte. C’est pourquoi une réunion au palais du 15 ce jeudi avec quelques personnalités jadis de référence mais aujourd’hui corrompues. Vouloir y ériger une cour fictive avant que ce vassal ne se rende à Abéché est une chose abjecte qui laissera des traces amères et irrévocables. Les quelques têtes en turbans dans la salle du palais du 15 ne représentent en rien le Ouaddaï géographique, mieux ou pis, elles sont le visage de la félonie, de la traitrise et de la honte. Car un homme digne ne peut laisser quiconque s’amuser de son identité.

Après cette forfaiture, on cherche à installer le nouveau vassal dans le palais des ayants droit, car lui construire une maison à Abéché ne pourra pas lui donner l’étoffe et l’assise d’un vrai sultan de cette communauté. Dès alors, il faut jeter dehors toute une lignée d’histoire, pour en construire une autre factice et d’ores et déjà éphémère. 

Les réactions de la famille Ourada à Abéché

Brahim Yacoub Ourada exprime son incompréhension face à la situation : « Ce matin tout de suite après la lecture du Coran, comme tous les matins on le fait pour que la paix revienne dans la région et pour apaiser les conflits intercommunautaires, il y a eu un enchaînement malencontreux. Les gendarmes sont arrivés avec les véhicules, ils voulaient nous évacuer manu-militari. On leur a fait comprendre que le Sultanat nous a été légué par nos grands-pères. Aujourd’hui, quelqu’un d’autre a été nommé Sultan qui n’est pas issu de notre lignée. On n’a rien dit, on n’a fait aucune manifestation. Nous, on s’est tourné vers Dieu et on attend le verdict de Dieu. Ce matin, les militaires, les gendarmes, les policiers sont arrivés. Ils voulaient nous évacuer du Palais. Le Palais appartient à notre grand-père, le Sultan Mahamat Ourada. Dans ce Palais, il y a aussi des mères, des enfants, des grands-mères qui y habitent. Où-est-ce qu’on va les mettre ? Après avoir récupéré le Sultanat, qu’est-ce qu’ils nous veulent encore ? Même nos biens, nos maisons aussi ils veulent se les approprier ? Qu’est-ce qu’ils veulent ? Même l’Etat quand il réclame une propriété, il donne un préavis. On n’a reçu aucune note. »

Zara Abdramane Ali Sileck, une femme présente sur les lieux exprimé sa colère : « Nous sommes dans une situation mauvaise. On n’accepte pas ça. On sait que Déby est le président. Pourquoi vous nous faites ça ? Vous nous parler de démocratie, mais on dirait une dictature. Vous faites sortir quelqu’un pour amener un autre, sans nous consulter ou prendre notre avis. Nous sommes prêts à mourir. Notre Palais, s’ils viennent le prendre, nous allons mourrir ici, que ça soit aujourd’hui ou demain. Qu’ils nous tuent d’abord. Seulement la mort nous fera sortir d’ici ».

Yacoub Brahim Ourada : « Comme vous le savez, des incidents ont eu lieu ce matin. Les autorités ont pris leur décision par décret. Le Sultanat appartient à notre grand-père. Ils l’ont pris et l’ont donné à quelqu’un d’autre que nous ne connaissons pas. Nous n’avons pas parlé. Nous plaçons notre confiance en Allah. Face aux violences et aux tensions, nous avons décidé de nous réunir tous les matins pour lire le Coran pour qu’Allah nous apporte la paix. Après la lecture du Coran, les gendarmes sont venus avec trois véhicules. Ils ont dit de sortir et de laisser le Palais. Le Palais appartient à qui ? à l’Etat ou à notre grand-père ? C’est le Sultan Mahamat Ourada qui l’a construit. Des personnes âgées, des femmes et des enfants vivent à l’intérieur. Même si l’Etat veut prendre, il donne un préavis de quelques jours. Le Sultan qu’ils ont mis ne représente rien pour nous. Nous ne le connaissons pas. Maintenant, même nos maisons, ils veulent prendre. Ce qui appartient à notre grand-père, même s’il faut mourir, nous ne pouvons pas laisser. Actuellement, nous sommes à l’intérieur, celui qui veut venir, qu’il vienne ».

 Tchadanthropus-tribune

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  • Il n’y a aucun sage au Tchad écouté par Monsieur le Président de la République qui lui prodigue conseil sincère afin qu’il soit JUSTE

    Commentaire par Conseiller sincère autoproclamé le 15 août 2019 à 23 h 28 min
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