En visite dans le nord du pays, le président tchadien Idriss Déby Itno a limogé de hauts responsables politiques et militaires de cette région où les inquiétudes sécuritaires sont grandes.

En visite depuis le 2 octobre à Faya Largeau, à 780 kilomètres au nord de la capitale, le président tchadien a remplacé le gouverneur, le préfet et le commandant d’une zone militaire de la région de Borkou. Il est reproché à ces responsables un laxisme et un laisser-aller, selon une source locale.

Cette tournée d’Idriss Déby Itno intervient au moment où plane le spectre d’une rébellion aux confins du Tchad et de la Libye. Mi-août, des éléments de l’armée tchadienne avaient été attaqués à quelques kilomètres de la frontière libyenne par des assaillants non identifiés et avaient subi des pertes.

« Sirènes de la rébellion »

Depuis plusieurs mois, le dispositif sécuritaire a été renforcé dans les régions de l’extrême-nord frontalier de la Libye et de l’est du Tchad, à la frontière du Soudan, où se trouvent des rebelles tchadiens. Le chef rebelle d’un mouvement basé au nord du Tchad craint d’ailleurs qu’Idriss Déby ne prépare une intrusion en Libye après avoir convoyé 200 véhicules dans le nord du pays. Plaque tournante de toutes les rébellions au nord du Tchad, la région du Borkou est devenue « le lieu de tous les trafics surtout avec le désordre qui règne en Libye », constate un cadre local. La ville de Faya-Largeau abrite également depuis plus de vingt ans une base avancée de l’armée française, aujourd’hui rattachée à l’opération Barkhane.

« Le président Déby mène une campagne de sensibilisation à l’endroit des notables de cette région pour qu’ils ne se laissent pas séduire par les sirènes de la rébellion », estime un haut cadre de la région.

 

Tchadanthropus-tribune avec jeune Afrique

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