Adoum Mannany Kharachi, est l’un des premiers administrateurs qui ont reçu les commandes du Tchad juste après les indépendances. Certes il a été un homme de valeur, de principe et un fervent nationaliste. Il ne connait pas la différence entre Nordiste et Sudiste, ni entre musulman et chrétien, ni entre enfant et adulte, ni entre cadre et non cadre ou intellectuel et analphabète, ni entre citadins et villageois et moins encore entre arabe et non arabe. Pour lui c’est la valeur personne humaine qui compte.

Dans son parcours politico-administratif, il a été tout d’abord député membre de l’Assemblée Nationale de 1961 à l’âge de 20 ans, une année après, il a été nommé comme sous-préfet Adjoint à Abéché dans le Ouaddai, puis en 1964, il fut nommé sous-préfet titulaire à Mao dans le Kanem. De Mao il passe à Ati au Batha toujours comme sous-préfet mais avec une charge politique l’ayant à occuper le poste du Secrétaire fédéral du parti PPDA-RDA. Dans sa région natale du Batha, il joua un rôle très prépondérant surtout dans la cohabitation entre les communautés, et pour preuves les archives le expliqueront mieux qui que ça soit.

 
Du Batha, il fut nommé sous-préfet cette fois ci dans le sud du pays plus précisément dans l’ancienne préfecture du Mayo Kebbi. Il laissa des souvenirs inoubliables dans cette contrée la plus surpeuplée du Tchad entre temps.

Après une période relativement longue, il repart comme commandant de la sous-préfecture d’Amtiman. Durant plus de 5 ans, cet homme a façonné une cohabitation entre les communautés et a su assoir l’autorité de l’état et la confiance du pouvoir.

 
De cette localité, où il laissa ses empruntes les plus remarquables, feu Mannany atterrit à Moussoro qui marqua la fin de ses fonctions comme sous-préfet. Tellement marqué par la population de Bahr Elghazalle, il bénéficia de leur totale confiance et deux quartiers furent baptisés Mannany1 et Mannany2. Cette marque de confiance a surpris beaucoup de gens surtout ses détracteurs, mais ils sont restés faibles devant ce modeste homme d’une grande simplicité. 

Dans les années 78-79 il rejoint le cabinet présidentiel du Président Felix Malloum. Et ce fut la période de la rébellion qui le poussa à aller vers la Libye en vue de soutenir la rébellion pour un changement au Tchad. Il entra par une forte colonne par le sud du pays et la population de Bousso ne pourra jamais l’oublier pour son appui combien louable en vers la population menacée et surtout le sultanat. Alors célèbre inspecteur général des forces armées du CDR, ce qui lui valut le surnom IG et Labar 1 pour les intimes (comme le dit Mahamat Djarma dans son commentaire, les anciens du CDR). A titre d’inspecteur général, il dirigea plusieurs combats lors des évènements de 9 mois de n’Ndjamena. Des reportages ont été faits sur lui par les chaines françaises en l’occurrence par le journaliste Tangui. L’un de ses dernier combat fut celui de la zone Delep dans le Guéra qui sonna la fin des hostilités entre les belligérants et qui fut fortement médiatisé sur par RFI.

Durant le règne de Goukouni, il fut Directeur de Cabinet du Ministre des Affaires Etrangères feu Acyl Ahamat Akhabache. Feu Adoum était un des Fidèles du défunt Acyl Ahamat, il fut nommé Ambassadeur Tchad au Zaïre actuelle RDC, mais ce dernier n’a su se scinder de lui jusqu’à la mort vint les séparer.

En 1982 il repart en rébellion, mais après une longue période de plus de 7 ans, il rentre (en juillet-août 1989) au bercail pour des raisons qui lui sont propres.

A l’entrée du MPS, à la fin de la conférence Nationale Souveraine, il fut brillamment élu conseiller du CST, et dans cette auguste instance transitoire la tache lui a été ardu et il était toujours disponible et toujours plein de sagacité et de perspicacité. Et par la suite il fut plusieurs fois nommé comme préfet du Mayo Kebbi, dans le Hadjer Lamis, au Lac et dans le Guéra.

Après sa retraite administrative, il a été nommé comme Conseiller au Ministre de l’Intérieur et conseiller chargé de mission à la primature.

Feu Adoum Mannany fut un trait-d’union entre le sud et le nord et il se voulait plutôt nationaliste que régionaliste. Honorable Adoum Mannany, tu es certes et évidemment une bibliothèque qui vient de disparaitre et un homme de franchise et de vérité, le Tchad ne pourra jamais t’oublie. Et d’ailleurs de ton vivant, tu as été plusieurs fois reçu des distinctions honorifiques. 

Comme le cite la tribune web du site Tchadanthropus, il était bel et bien parmi ceux qui ont bâti et érigé cette nation, notre cher pays le Tchad.

 

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