L’affaire Pahimi Kalzeubet continue d’alimenter les manches dans la capitale tchadienne. Cette fois-ci, le cadre tant plébiscité a perdu de sa verve, lui qui a mal compris les intentions gavroches d’un exécutif qui l’a longtemps débranché et laissé aux humiliations des capitaines.

Que faut-il comprendre ?

Oui, que faut-il comprendre au geste du sieur Pahimi libéré provisoirement pour motif de santé, mais qui en croyant bien faire se retrouve le lendemain au bureau dans les locaux de la présidence des Itno ? Pourquoi et par quelle magie a-t-il cru tourner toutes les véhémences de son côté, à son profit ?

Jusqu’à la mise en ligne de notre article, l’interrogation fuse et l’étonnement est grand. Pour les observateurs avertis qui connaissent Idriss Déby, le tour de manche de l’ancien ministre d’État, secrétaire général à la présidence reste circonspect. Il a joué à double en voulant démontrer au patron des lieux qu’il lui reste fidèle malgré le fait qu’il soit envoyé devant les juges sur l’affaire rendue publique et qui ne se résumait en rien. Ni lui, moins encore Idriss Goukouni n’est pour quelque chose dans l’affaire Achta Moussa Issa. Mais cette démarche envoyant Pahimi reprendre service alors qu’on lui ait signifié une libération pour motif de santé passe mal auprès de la majeure partie de ses supporteurs, de ceux qui lui vouaient une certaine sympathie.

À l’épreuve, vaille que vaille, fallait attendre de finir avec la justice avant de se mettre à la disposition de l’administration. Pahimi Kalzeubet devrait exiger son innocence à cette justice aux ordres avant de courber l’échine pour son président qui n’a que mieux à faire ailleurs.

La mise au point à la présidence des Itno.

Parti comme c’est parti, chaque camp œuvre en solitaire, et personne ne veut faire de surplace à son adversaire. Dans l’affaire Pahimi Kalzeubet, les antagonismes sont exacerbés, et le poste de ministre secrétaire général à la présidence convoité. Il suffit juste de les compter, 1,2,3,4, sans doute certains veuillent qu’on donne des noms, mais le piment ne sera pas mangé dans la bouche de Tchadanthropus-tribune. Ils se connaissent et se jaugent à force de fiches envoyées à leur patron.

Ce jeudi 26 décembre 2019 en début d’après-midi, ce que Pahimi Kalzeubet appréhendait est venu se mesurer à sa taille pour lui demander de vider les lieux.

D’après plusieurs sources, le directeur de cabinet civil, Abdoulaye Sabre Fadoul serait venu rappeler au ministre SGP avec les politesses de circonstances qu’il y a un décret signé le 9 décembre dernier, qui désignait par intérim son adjoint afin d’expédier les affaires courantes. Abdoulaye Sabre Fadoul aurait prié justement Pahimi Kalzeubet de prendre ce qui lui restait comme affaire personnelle et de rentrer chez lui.

Ces faits ne se seraient pas passés si l’ordre ne venait pas d’en haut. Voilà comment se désolidarise en débranchant des fennecs rehaussés il n’y a pas longtemps au titre de collaborateurs de choix.

Nous continuons à dire que dans ce régime MPS c’est toujours à chacun son tour chez le coiffeur. Tant que la logique ne réside pas dans les prises de décisions, dans les mécanismes de la déontologie administrative, l’on verra toujours des atermoiements, des sagaies de lobbys qui chacun se mangent et se démangent.

Tous ceux qui servent Idriss Déby, l’homme, apprendront à leurs dépens, de l’ingratitude, du mépris et de l’arrogance. Pire l’humiliation.

Ceux qui voudront servir l’état et faire convenablement leur travail finiront aux gnoufs, ou seront éjectés plus loin, pires encore avec des étiquettes négatives.

C’est très bien fait pour Pahimi Kalzeubet, lui qui a voulu être au service d’une dictature et du parti MPS. Lui encore qui choisit de se mettre du côté de ce régime qui ne fait que le malheur du peuple tchadien. Il n’est jamais trop tard de se désengager de tout cela.

Que Dieu sauve le Tchad.

Tchadanthropus-tribune

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