Plusieurs situations en cours à N’Djamena dans cette histoire de drogues laissent tout le monde perplexe. S’il fallait mettre des guillemets et affirmer certaines choses au conditionnel.

Pendant longtemps, Tchadanthropus-tribune laissait comprendre que le procès des narcotrafiquants va accoucher d’une souris. Plusieurs interrogations sont émises quand le DG des douanes Charfadine Mahamat Abdelkerim alias Beguéra envoie des émissaires trouver une entente avec certains présumés trafiquants à la prison d’Amsinéné.

  • D’abord pourquoi faire ?
  • Ensuite n’est-il pas suspect d’envoyer des émissaires à 48 heures de sa convocation comme témoin à la justice ?

D’après nos sources, cette démarche serait initiée sous les conseils du juge qui officie dans l’affaire, Mr Hamit Moustapha, qui serait l’oncle maternel dudit Beguéra. Selon la même source, le DG des douanes appréhende sa convocation à la justice, et il a une grande peur de se faire éclabousser par les 11 présumés accusés.

Il faut le dire que le lobby des trafiquants balance et accusent beaucoup de gens, et au fur et à mesure que les noms sont égrenés, les décrets présidentiels font sauter les belligérants. Plusieurs observateurs ne comprennent pas l’éviction de Tahir Youssouf Boy commandant de la GNNT (Garde Nationale et Nomade du Tchad).

  • Est-il dans le trafic de drogues ?
  • Pourquoi un remplacement rapide alors qu’il est en place que depuis quelques mois ?

Le DGRM (direction des renseignements militaires) subit aussi un réaménagement. Anciennement au poste de DGA du DGRM, le général de division et oncle de la 1re dame ABDELMOUTALIB ABDERAHIM ABDELFAKHARA, est nommé directeur général 1er adjoint de la Gendarmerie nationale.

À L’ANS, si Kogri Ahmed comme DG requiert unanimement la confiance de son patron, le poste de DGA subit une mutation incompréhensible. La proposition des baministes sur le nom de Djougoun en remplacement de Idriss Youssouf Boy n’a pas fait long feu. Le transfuge de l’ancien FUC Sarwal est nommé en remplacement de Djougoun. Un jeu de chaise que seul Idriss Déby connait.

Dans l’épicentre des recoupements, le cas du présumé narcotrafiquant Idriss Togoï retient une attention singulière. Son avocat explique que son client a un alibi de pointe. Il affirme tout de go qu’il n’est pas mêlé dans cette histoire de drogues et que son problème avait commencé avec son refus de vendre une voiture à vil prix à l’ex DGA de l’ANS Idriss Youssouf Boy. Son affirmation découle d’une longue connaissance avec lui, et à maintes reprises lors des tractations avec le comité d’autodéfense de Miski, Idriss Youssouf Boy, le général de la DGSSIE Mahamat Kaka, le général Taher Erda auraient bivouaqué chez lui à Faya où il a une grande demeure, à l’aller comme au retour vers Miski.

Dans ses affirmations, Idriss Togoï serait un commerçant connu sur la place de Faya-Largeau. Ses activités seraient toujours vers la Libye. Et évidemment c’est de ce pays qu’il aurait ramené des voitures dont l’une avait tapé dans l’œil d’Idriss Youssouf Boy qui lui aurait demandé de le lui vendre une voiture, et aussi à Mahamat Kaka.

D’après les mêmes sources que nous traitons au conditionnel, Idriss Youssouf Boy aurait proposé d’acheter la voiture à 24 millions alors qu’elle en valait 35 millions, ce que Idriss Togoï aurait refusé. Il pourrait diminuer à 34 millions tout au plus, mais par contre il proposerait une autre voiture à N’Djamena à Idriss Youssouf Boy qui refusa de son côté.

De cette fâcheuse invective, selon les affirmations d’Idriss Togoï, Idriss Youssouf Boy l’aurait menacé en ces termes “Tu va regretter cela si tu ne me vends pas cette voiture à 24 millions “. C’est d’ailleurs ce qu’avait affirmé Idriss Togoï au juge qui l’avait questionné. Depuis lors, une tension se serait installée entre les deux compères et chacun serait parti de son côté.

Plus tard, Idriss Youssouf Boy fut nommé DGA de l’ANS le 06 janvier 2020, et le 09 janvier 2020, il aurait appelé Idriss Togoï en lui affirmant qu’il arriverait à Faya-Largeau et qu’il faudrait que Idriss Togoï vienne le chercher à l’aéroport. Ce dernier obtempère et conduit son véhicule jusqu’à l’aéroport de Faya-Largeau. En téléphonant à Idriss Youssouf Boy, celui-ci lui dit qu’il est au camp militaire et qu’il vienne le trouver.

Arriver au camp militaire, le désormais DGA de l’ANS lui indique que le président Déby voudrait le voir. Une affirmation qui aurait surpris Idriss Togoï. Il aurait posé la question à savoir pourquoi le président voudrait le voir. Idriss Youssouf Boy aurait fait voir à Idriss Togoï une note des services sur laquelle il est écrit que le président Déby voudrait le rencontrer. C’est ainsi que les clés de sa voiture ont été remises aux militaires en faction et les deux compères prirent ensemble l’avion pour N’Djamena.

Dès leur arrivée à N’Djamena, Idriss Togoï aurait été directement conduit de l’aéroport en prison. Il y resta 5 mois sans qu’il ne soit conduit vers un juge. Un jour, vers minuit tard dans la nuit, Idriss Youssouf Boy se serait présenté en compagnie de 3 personnes dans le cachot où est gardé Idriss Togoï. Il lui demande s’il ne fait pas de blanchiment d’argent de drogues. Celui-ci nie en bloc. Et c’est ainsi que quelques jours plus tard il est conduit pour rejoindre les autres présumés qui croupissent à la prison d’Amsinéné.

Cette histoire est tellement abracadabrante que la justice doit démêler la vérité et traduire les choses dans les faits. La justice doit prendre le temps d’écouter tous les témoins pour ne léser personne et dire le droit.

Il faudrait que le présumé Idriss Togoï sache convaincre en prouvant qu’il vit de son commerce, et que le train de vie qui lui est reproché soit expliqué aux juges pour le blanchir de cette affaire… À suivre

Tchadanthropus-tribune

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