On n’avait pas vu un tel afflux de réfugiés soudanais du Darfour dans l’est du Tchad depuis 2004. Ils seraient plus de 12 500 à avoir traversé la frontière dans la région de Tissi, dans la zone dite des « trois frontières » (Tchad, Soudan, République centrafricaine). Il s’agit par ailleurs d’une zone extrêmement difficile d’accès pour les humanitaires. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) tire, ce vendredi 15 mars, la sonnette d’alarme.

 

Le HCR a déjà envoyé deux missions sur place. La première, il y a un mois, faisait état de l’arrivée de près 5 000 réfugiés dans cette région des trois frontières. Ces réfugiés – des Arabes pour l’essentiel – disaient fuir les affrontements interethniques qui se sont déroulés dans la région de Jebel Amir au Darfour-Nord. Ces combats sont liés à la prise de contrôle de mines d’or présentes dans ce secteur.

Lors de la deuxième mission, effectuée il y a quelques jours, le nombre de réfugiés aurait encore augmenté. Ils seraient aujourd’hui 12 500. Du jamais vu depuis 2004 et le début de la crise au Darfour (entre 2003 et 2004).

Deux mois pour agir

Plusieurs questions se posent. Tout d’abord, pourquoi ces réfugiés ont-ils traversé des centaines de kilomètres, du Darfour-Nord au Darfour-Sud, dans une région en guerre, pour trouver refuge dans une zone où les humanitaires sont absents ?

Ensuite, la question qui se pose est bien celle de savoir comment leur venir en aide. Pour le moment, ils sont trop proches de la frontière soudanaise et trop éloignés des camps de réfugiés (plus de 200 kilomètres). Il n’y a pas de piste d’atterrissage et la route est jonchée de rivières asséchées. Par ailleurs et d’ici deux mois – le début de la saison des pluies – cette même route deviendra complètement impraticable.

Si ces populations décident de rester au Tchad, il faudra donc les emmener ailleurs. Or, aucun des camps qui existent déjà, dans l’est du pays, ne serait à même de les accueillir, selon le HCR.

La semaine prochaine, une nouvelle mission du HCR, accompagnée par les autorités tchadiennes, se rendra sur place pour en savoir plus sur ces réfugiés et notamment sur les raisons de ce déplacement massif.

Jointe par RFI, Aminata Gueye, représentante du HCR au Tchad, explique pourquoi il faut agir vite et secourir ces populations avant l’arrivée de la saison des pluies.

 

Aminata Gueye

Représentante du HCR au Tchad.

Une fois la saison des pluies entamée, cette zone ne nous sera plus accessible.

 

15/03/2013 par Sonia Rolley

 

 

RFI 

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