Partenaire de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale dans de nombreux projets d’infrastructures, la Banque africaine de développement ne mâche pas ses mots pour décrire le fonctionnement de l’organisation.

Les experts de la Banque africaine de développement (BAD) ont publié à la mi-décembre un rapport sur les avancées du projet destiné à renforcer les capacités institutionnelles de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), qui a bénéficié d’un financement de 5,2 millions de dollars de la part de l’institution d’Abuja. Très critique sur les résultats, le rapport dénonce en creux les travers de l’organisation.

La CEEAC, dont la présidence tournante est assurée depuis novembre par le Congolais Denis Sassou Nguesso, ambitionne de favoriser l’intégration régionale à travers la mise en œuvre de projets d’infrastructures entre les onze pays membres de l’organisation.

Lenteur et chevauchement avec la Cemac

Or ses missions se heurtent à plusieurs obstacles majeurs. Le premier est celui de son inefficacité, comme en témoigne la lenteur dans l’identification et le développement de douze projets d’infrastructures prioritaires – l’un des axes de l’opération financée par la BAD, initiée en décembre 2012. Seulement 40 % d’entre eux auraient déjà bénéficié de la réalisation d’études de faisabilité, malgré le recrutement de consultants spécialisés et la prorogation de l’opération de renfort des capacités institutionnelles pour trente mois. L’ensemble de ces projets ont fait l’objet d’une table ronde, organisée les 16 et 17 novembre derniers, destinée à lever 2,8 milliards de dollars d’ici à 2024 (Africa Intelligence du 24/11/20).

L’inertie de l’organisation, qui trouve son origine dans la faible implication des États membres, s’explique également par le manque de coopération entre la CEEAC et son organisation sœur, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac, Africa Intelligence du 08/01/21). Avec des missions similaires et un chevauchement des États membres des deux organisations, celles-ci se font régulièrement concurrence.

Tchadanthropus-tribune avec la lettre du Continent

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