Les miniers et les pétroliers opérant dans la zone franc s’étaient donné jusqu’au 1er janvier 2025 pour s’entendre avec la Banque centrale des États de l’Afrique centrale au sujet du rapatriement des sommes sur ses comptes. Le calendrier s’étirera finalement jusqu’au mois d’avril.

Les discussions entre les compagnies de l’industrie extractive et la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) au sujet du rapatriement des fonds de réhabilitation des sites miniers et pétroliers continuent de patiner. Les deux parties se sont réunies, le 23 octobre à Washington, en marge des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), sans trouver d’accord définitif.

Après s’être fixé un cap au 1er janvier 2025, les différents acteurs se donnent désormais jusqu’au mois d’avril pour trouver un terrain d’entente, prolongeant ainsi les négociations de quatre mois. Celles-ci sont toujours menées par Guevera Yao, directeur exécutif du bureau Afrique de la Chambre de commerce des États-Unis.

Les groupes pétroliers et miniers opérant dans la zone franc de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) sont tenus, selon les conventions signées avec les États, d’alimenter des fonds de réhabilitation des puits ou des mines. Mais les principales sociétés étrangères – ExxonMobil, Marathon Oil, Chevron, pour les américaines, Perenco, TotalEnergies et Eramet s’agissant des françaises – ont pris l’habitude de les abonder dans des comptes logés hors de la zone franc, où les taux d’intérêt sont plus élevés.

Se prémunir contre toute irrégularité

Or, le banquier central travaille, depuis plusieurs années, à reloger ces fonds, estimés à plusieurs centaines de millions de dollars, dans ses comptes. La BEAC y voit de potentielles réserves de change, alors qu’elle vise une couverture en devises de six mois d’importations, contre quatre actuellement, afin de garantir la stabilité de la monnaie.

Depuis sa prise de poste, en février 2023, le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, a fait de ce dossier l’une de ses priorités (AI du 23/07/24). De précédentes discussions, tenues à Paris en juillet, avaient achoppé, entre autres, sur deux exigences du secteur extractif : la garantie de taux d’intérêt fixes et la levée de l’immunité de la BEAC. En effet, les opérateurs, notamment ceux représentés par le cabinet d’avocats d’affaires Galbraith, veulent se prémunir contre toute irrégularité dans la gestion des comptes par la BEAC. Cette dernière s’y oppose, soutenue en cela par les États membres.

Tchadanthropus-tribune avec Africa Intelligence

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