Libreville et Brazzaville se sont éloignés des critères de convergence de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. La situation sera abordée lors d’un sommet extraordinaire, le 16 décembre à Yaoundé.

Convoquée par son président, le Centrafricain Faustin-Archange Touadéra, la réunion extraordinaire des chefs d’État de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), prévue ce 16 décembre, à Yaoundé, se penchera sur la question de la maîtrise de l’endettement de deux de ses États membres, le Gabon et le Congo.

Alors que les équilibres macroéconomiques de la zone sont plutôt positifs (avec une croissance de 3,6 % en 2024 et des réserves de devises pouvant couvrir 4,6 mois d’importations), les trajectoires budgétaires de Libreville et de Brazzaville ont eu tendance ces dernières années à s’éloigner des critères de convergence de la zone. En octobre 2024, leurs dettes respectives sont montées à 73,3 % et 93,3 % de leur PIB, bien au-dessus des 70 % requis, selon le Fonds monétaire international (FMI). L’institution et le Trésor français participeront d’ailleurs, à un niveau technique, à la réunion de la Cemac.

Rachat d’eurobonds

En pleine transition, le président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema, se prépare à une année 2025 charnière pour les finances publiques, avec de nombreuses échéances à venir. Son ministère des finances a commencé à les anticiper en fin d’année, en lançant un vaste programme de rachat des eurobonds devant arriver bientôt à maturité, via une levée de fonds sur le marché régional. Si l’opération, soutenue par la banque de conseil Rothschild, a permis de donner de l’air, elle a aussi réduit les marges de manœuvre de Libreville dans la sous-région. La nouvelle émission de bons du Trésor, lancée le 27 novembre, et visant à lever 46,5 milliards de francs CFA (75 millions d’euros), aura valeur de test.

Brazzaville, de son côté, fait face à des tensions de trésorerie. Le 30 octobre, le Congo a vu sa note souveraine être abaissée de B- à CC par l’agence Standard & Poor’s. Cette décision avait surpris le ministre des finances, Jean-Baptiste Ondaye, qui venait de lancer un plan d’échanges de dettes, intitulé Programme national d’optimisation de la trésorerie (PNOT). Annoncé par le ministre comme un succès, le dispositif a toutefois suscité quelques inquiétudes chez les investisseurs.

Tchadanthropus-tribune avec Africa Intelligence

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