Désormais actif en Afrique par le biais des trois méga-fonds Arise, le géant du négoce indo-singapourien Olam continue de s’appuyer sur un aréopage de conseillers français.

Passé, en moins de quatre mois, d’un partenaire de référence du gouvernement gabonais à un discret actionnaire des fonds d’investissement Arise Ports & Logistics (Arise P&L), Arise Infrastructure et Arise Industrial, le négociant indo-singapourien Olam continue, malgré cette spectaculaire mue, à s’appuyer sur les mêmes conseils, qui sont presque tous français et, souvent, anciens fonctionnaires.

Okan, stratège d’Olam

La réinvention d’Olam en actionnaire des trois fonds Arise a été pensée et conçue en collaboration avec un petit cabinet de conseil financier qui accompagne depuis plusieurs années le responsable Afrique d’Olam, Gagan Gupta. Il s’agit d’Okan, fondé en 2011 et dirigé par Amaury de Féligonde, qui a passé six ans à l’Agence française de développement (AFD). Avant d’accompagner Olam sur ses projets d’investissement dans les ports (Arise P&L), dans les routes et les aéroports (Arise Infrastructure) et dans les zones industrielles (Arise Industrial), Okan a déjà conseillé le groupe sur son développement dans l’agro-industrie, et notamment dans le coton (Olam a racheté en 2019 Coton Tchad).

ADIT, vigie d’Olam

L’ancien conseiller Afrique de François MitterrandBruno Delaye, est également un interlocuteur d’Olam et de son directeur Afrique depuis plusieurs années. Le diplomate, ancien ambassadeur de France au Togo et au Brésil, a d’abord conseillé Olam directement, via Entreprise et diplomatie, la filiale de l’ADIT où il est consultant. Delaye a défendu Olam au sein de l’administration française, notamment au moment de l’association, au Gabon, entre le groupe indo-singapourien et le fonds public français STOA, filiale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et de l’AFD.

Comme Okan, Entreprise et diplomatie a également conseillé Olam sur plusieurs projets d’investissement africain, dans le coton mais également dans les abattoirs, filière où Olam a finalement cédé le pas à un autre négociant, Monaco Resources (Africa Intelligence du 21/01/20). Aujourd’hui, Delaye est le conseil du fonds français Meridiam, associé de deux structures dont Olam est actionnaire : Arise P&L en Mauritanie et Arise Infrastructure au Gabon

Linklaters, avocat d’Olam

L’intégralité du débouclage des participations croisées entre Olam et le gouvernement du Gabon a été menée par l’équipe parisienne du cabinet d’avocat Linklaters, dirigé par le Français Bertrand Andriani. Ce sont les avocats Afrique de Linklaters qui ont transformé les parts d’Olam dans la Gabon Special Economic Zone, une structure parapublique gabonaise actionnaire d’une multitude de projets dans le pays, en intérêts dans les fonds Arise P&L, Arise Infrastructure et Arise Industrial. L’opération, ultra-complexe tant du point de vue juridique que financier, a permis de couper les liens entre le gouvernement du Gabon et Olam, ce alors que le groupe était, il y a six mois encore, le partenaire quasi-exclusif du gouvernement dans tous ses projets d’infrastructure. Désormais, Olam est libre de tout lien financier avec Libreville, une situation qui rassure le siège singapourien du groupe, ainsi que ses nouveaux partenaires, aux premiers rangs desquels le groupe danois AP Moller Capital.

Aux côtés de ses conseils financiers et juridiques, Olam emploie également plusieurs agences de communication françaises pour défendre le groupe, très soucieux de son image.

Tchadanthropus-tribune avec la lettre du continent.

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